Le guide du jardinage biologique (un livre utile)

Il y a les livres mythiques comme Le Sol, la terre et les champs ou Semences de Kokopelli, et puis il y a les livres simplement très utiles, et qui deviennent vite indispensables au jardin. Parmi eux, Le guide du jardinage biologique de Jean-Paul Thorez mérite peut-être la première place. C’est sans aucun doute le livre le plus utilisé au jardin par le Sens de l’humus en 2006.

Le Guide du jardinage biologique contient, en gros, tout ce qu’il faut pour commencer à changer sa manière de jardiner sans risquer l’infarctus, si on n’est pas prêt à faire tout de suite le grand saut vers les méthodes iconoclastes pratiquées par le Sens de l’humus : ce qui est expliqué dans ce livre ressemble beaucoup à du jardinage classique, mais il entrouvre doucement les portes vers d’autres manières de faire.

On y lutte contre les mauvaises herbes, on y plante en ligne, on y laboure la terre, mais on y déconseille le retournement traditionnel du sol, on y pratique les associations de plantes, et on y parle plutôt d’herbes spontanées que de mauvaises herbes ; la lutte contre ces plantes spontanées consiste plus à les contenir qu’à les éradiquer.

En bref, Le Guide du jardinage biologique est le livre idéal pour un premier pas vers un jardinage différent, que l’on soit un vieux jardinier expérimenté ou un parfait débutant.

Il se présente donc plus comme un manuel de jardinage que comme un bouquin de philo (et à ce titre, il est beaucoup plus facile à commenter que les œuvres de Fukuoka). Ce qui tombe très bien, parce que parfois, on a besoin de quelques conseils concrets quand il s’agit de mettre des graines dans des trous. Et là, on a tout ce que peut désirer un jardinier qui souhaite se mettre au jardinage bio : l’organisation du jardin, les outils, les cycles de la lune, la connaissance du sol, sa fertilisation, le compost, et bien plus encore.

La première partie du livre est consacrée à ces généralités, plus quelque autres (notamment les engrais verts, la protection contre les ravageurs et les maladies), et elle se termine par un chapitre, toujours généraliste, sur les cultures potagères : rotations, associations de plantes, semences et semis, repiquage et plantation… L’essentiel des méthodes de jardinage, aussi bien classique que biologique, y est passé en revue.

Mais le livre vaut surtout pour sa seconde partie, répertoriant les principales cultures potagères et fruitières, avec pour chacune une ou deux pages complètes sur sa culture : de l’ail au topinambour, de l’abricotier à la vigne, en passant par les plantes aromatiques, il ne manque guère que quelques espèces d’origine exotique comme le quinoa ou l’amarante pour combler le plus exigeant des cultivateurs.

On trouve pour chacune des espèces de nombreux conseils, et un calendrier des actions à mener (semis, repiquage, récolte…). Cette seconde partie permet donc à n’importe quel apprenti jardinier de débuter directement en jardinage biologique en limitant ses erreurs, même s’il n’a jamais pratiqué de jardinage d’aucune sorte par ailleurs. Notons aussi que tout ceci peut aussi être très utile à un jardinier conventionnel, puisque tous les conseils reposent sur des bases de jardinage classique.

Le livre se termine par un calendrier des travaux au jardin, répertoriant tous les travaux importants quinzaine par quinzaine, et qu’on se surprend à consulter quasiment en permanence. Une liste d’adresses utiles un peu plus fournie que celle de Compost et paillage au jardin vient compléter le tout.

En résumé, si Le Guide du jardinage biologique ne présente rien de révolutionnaire, c’est tout de même un livre à garder en permanence au jardin. Ce que nous ne manquerons pas de faire dès les premiers beaux jours.