Le mythe de l’éternel retour

On vous l’avait promis en janvier, puis en mars, le blog allait repartir, avec encore plus d’articles merveilleux comme au bon vieux temps. Et puis c’est déjà le mois de mai, et on en est à notre plus belle éclipse depuis sa création. Tout ça par ma faute, je n’écris plus. Pourtant, c’est pas les choses à raconter qui manquent. C’est juste que je manque un peu de temps et d’énergie pour formaliser tout ça dans de jolis articles bien travaillés. Mais bon, ça nous empêche pas de parler de la pluie et du beau temps dans de jolis articles pas travaillés, et c’est ce que je vais commencer à faire aujourd’hui.

A propos de pluie et de beau temps, ça n’aura échappé à personne (du moins dans la moitié nord de la France), mais le mois d’avril a été tout simplement hallucinant. On est quelque chose comme 6° au-dessus de la normale côté températures et on a eu l’ensoleillement d’un bel été méditerranéen. Ce qui nous ramène évidemment à la question du réchauffement climatique…

De deux choses l’une : soit ce que nous venons de vivre, en avril et depuis un an, n’a rien à voir avec le réchauffement, c’est un hasard statistique, et ça prouve bien qu’il est quasiment impossible de faire des prévisions tant soit peu fiable dans l’état actuel des connaissances. Soit ça a un rapport avec le réchauffement, et alors on est en avance de quelques décennies sur les prévisions, et ça prouve bien qu’il est quasiment impossible de faire des prévisions tant soit peu fiables dans l’état actuel des connaissances (j’espère que vous aurez apprécié la rigueur de la démonstration).

Je sais, je fais un peu une fixation sur cette question, mais faut me comprendre. D’abord, elle est quand même essentielle et concerne notre avenir à tous, et pas seulement celui des générations futures. Il y a sur terre un certain nombre de gens qui tentent de tirer argument de l’inéluctabilité du réchauffement, non pas pour respecter soudain l’environnement, mais pour accélérer la prédation. C’est ce que nous apprend cet article du journal de référence :  » Une façon d’envisager les choses était de dire que, puisque la forêt tropicale va de toute façon disparaître en raison du réchauffement, autant l’exploiter dès aujourd’hui pour, au moins, en tirer un bénéfice économique ».

Relisez bien, vous ne rêvez pas : puisqu’on va tout ratiboiser, autant le faire vite tant qu’on a encore des acheteurs solvables pour nous racheter les restes du monde.

Heureusement, le reste de l’article est frappé au sceau du bon sens : il faut sauver les forêts pour diminuer les émissions de CO2 et avoir une chance de limiter le réchauffement. On peut regretter que tous les autres avantages de garder des arbres debout n’aient pas été évoqués, ne serait-ce qu’en un paragraphe, mais bon, rien n’est parfait en ce bas monde.

Faudra qu’on en reparle, d’ailleurs, un de ces jours. On n’en finit pas de découvrir des vertus aux arbres. Ils servent à tout, protègent, nourrissent et hydratent mieux que la meilleures des crêmes de beauté. Mais bon, pour paraphraser l’autre, on reconnaîtra notre bonheur d’avoir eu des arbres au bruit qu’ils vont faire en partant.

Sinon, pour revenir à notre petit jardin : expérience en direct de biodiversité. On a des pucerons, des milliers de pucerons. Et on les laisse vivre, juste pour voir si un équilibre va se faire entre eux et leurs prédateurs naturels. Pour l’instant, on a bien quelques coccinelles et larves associées, mais elles refusent toujours de travailler plus pour gagner plus, c’est désolant.

Juste un dernier mot pour dire qu’on prépare la mise en ligne pour septembre de notre site internet, et qu’on souhaiterait le faire le plus collaboratif possible. C’est-à-dire qu’on aimerait bien que des tas de gens y participent, donnent leur avis sur ce qu’ils souhaiteraient y trouver, nous fournissent du contenu, ou nous aident à le rendre plus beau, ou je ne sais quoi. Donc, si vous avez la moindre compétence, n’hésitez pas à nous contacter…

7 commentaires sur « Le mythe de l’éternel retour »

  1. A propos de pucerons, on n’en a plus un seul sur les fèves super-infestées du mois d’avril.
    Elles ont souffert, mais elles commencent à fructifier, et on a maintenant un énorme élevage de coccinelles.

    Il faut qu’on travaille sur tous les abris à bébettes, si possible des trucs simples.

  2. Pour les pucerons, je suis en train d’expérimenter la « police mobile » de Heinz Erven (lu dans son super bouquin « Mon paradis »): c’est une cabane à perce-oreille super facile à faire. Il en avait mis qques centaines (milliers?) sur ces quelques hectares.

    Pour la fabrication, il faut:
    – un petit pot en terre cuite (style « pot de fleur »)
    – un bout de fil de fer assez épais de 70cm de long
    – un peu de paille

    A un bout du fil de fer, faire trois spirales de quelques cm de diamètre (à faire avec un plantoir ou un manche d’outil). Remplir le pot de paille. Faire passer le fil de fer à travers le pot et son trou, la spirale restant du côté paille afin de la garder en place. Faire un crochet avec l’autre bout du fil de fer. Y introduire quelques perce-oreilles trouvés dans sous des pierres. Suspendre le pot à l’envers par le fil de fer à la branche d’un arbre infesté de pucerons. Ne pas oublier de souhaiter un bon appétit aux perce-oreilles.

  3. Le chiffre de 6° est à l’échelle des Murs à Pêches de Montreuil, bien sûr. On a eu 6mm d’eau en avril, alors même que le centre de Paris en avait 25 et l’ouest de la région jusqu’à 100.

    Et ça ne s’arrange pas vraiment : temps frais, gris et venté depuis 10 jours, mais sans véritable pluie significative. Les réserves d’eau sont au plus bas.

  4. « On est quelque chose comme 6° au-dessus de la normale côté températures et on a eu l’ensoleillement d’un bel été méditerranéen »
    Pendant que la moitié Sud a eu l’ensoleillement d’un beau mois de mars écossais 😉 Ce chiffre de 6º c’est à l’échelle de la France ou juste la moitié Nord? Parce-qu’ici avril a plutôt été en dessous des normales, les jours à plus de 20º se comptent sur les doigts d’une main de Boris Eltsine.
    En plus localement question flotte on a eu la dose. Un peu de répit à partir du 10 mai (conformément au proverbe, qui avait donc vu juste : la météo du dimanche des rameaux perdure sur les 40 jours suivants), puis l’arrosage a repris hier par ici. Dommage qu’on n’ait pas un aqueduc géant pour vendre de la flotte aux franciens.

    « Elles préfèrent s’adonner à des grandes copulations dorées sur les ornitogales »
    Chez moi c’est sur le seigle que ça se passe, et c’est pas des coccinelles mais des gendarmes (putain, l’héritage de 68 s’est vraiment immiscé partout).

    Allez, bientôt un article sur le ver de terre, la semaine prochaine normalement.

  5. « Soit ça a un rapport avec le réchauffement, et alors on est en avance de quelques décennies sur les prévisions, et ça prouve bien[…] »
    Allons allons, pourquoi tu écris pas ce que ça indique de probable pour notre avenir à moyen terme?

  6. Bin dis donque, je savais pas que les coccinelles étaient fan des sixties à ce point !

  7. « Pour l’instant, on a bien quelques coccinelles et larves associées, mais elles refusent toujours de travailler plus pour gagner plus, c’est désolant. »

    –> Idem chez moi ! Elles préfèrent s’adonner à des grandes copulations dorées sur les ornitogales, comme dirait l’autre. P’t’êt’ qu’on devrait en prendre de la graine (de la petite graine), tiens.

    Sinon, sur avril et ses records, y’a ça : http://blogs.tv5.org/meteoblog/2007/04/avril_2007_mois.html

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