Nous avons eu quelques problèmes récemment avec une vieille revue militante, qui a repris sans notre accord un article de ce blog. Présenté sans autre explication, l’article semble avoir été écrit spécialement pour cette occasion. Il est signé simplement de mon prénom, suivi du nom de l’association, qui n’a pourtant jamais revendiqué une telle parternité. Il n’est nulle part fait mention de sa première parution sur le blog, deux phrases ont été supprimées, la ponctuation du titre changée, et, bien entendu, l’article ne nous a valu, ni à l’association ni à moi, de proposition de rémunération.
Voici comment les choses se sont passées :
A la fin du mois d’août, deux représentants de cette revue, dont un secrétaire de rédaction (i.e. presque tout en haut en haut de l’ours de ladite revue) sont venus aux Murs à Pêches pour préparer un reportage sur les associations du lieu. Au cours de la journée, il m’a été proposé de reprendre ce vieil article du blog pour le publier dans leur revue. J’ai répondu en substance que j’étais défavorable à l’idée de reprendre tel quel un article du blog, mais qu’il était envisageable de réécrire un nouvel article ou de s’inspirer de cet article pour une publication dans leur revue. Nous nous sommes quittés sans avoir rien décidé.
Un mois, plus tard, sans que jamais je n’aie de nouvelles de la revue (ni personne d’autre au Sens de l’Humus), l’article était publié, dans les conditions énoncées plus haut.
Sur le coup, je dois dire que ça m’a beaucoup énervé, cette manière de faire constituant un acte pour le moins inélégant, sans parler à mon avis d’une violation d’au moins une demi-douzaine d’articles du code de la propriété intellectuelle (mais je peux me tromper). D’autant plus que tout ça nous a rappelé une histoire vieille de quelques mois, qui nous était tombée dessus de la même façon (là, c’est Jean-Marie que ça avait surtout énervé) :
A l’occasion du FRAP, au mois de mai, nous avons accueilli une cinquantaine de personnes au jardin. Parmi elles, un certain nombre étaient équipés d’appareils photo. Nous n’avons jamais refusé à quiconque de prendre des photos du jardin, ni des bipèdes qui le hantent, mais jusque-là, ces photos ne s’étaient jamais retrouvées en vente en libre service sur Internet.
C’est pourtant ce qu’il s’est passé ce jour-là. L’un des photographes était en fait un photographe professionnel. Mais pas un reporter qui aurait fait un article sur nous, se serait interrogé sur notre démarche. Non, ce photographe gagne sa vie en vendant des photos réunies dans une importante base de données. Les photos prises au jardin, parmi lesquelles figurent des portraits d’un certain nombre de participants, sont ainsi disponibles à la vente, et sont susceptibles de terminer totalement hors contexte dans les pages de l’un des clients de ce photographe, par exemple un gratuit dans le métro, ou un magazine média et sociétés, entre les rubriques « infos décalées » et « reportages sexe », peut-être. Ce qu’il s’est bien gardé de dire à la seule personne du Sens de l’Humus qu’il ait approché.
Sur ce coup-là, ayant appris la chose je ne sais comment, c’est donc Jean-Marie qui s’est énervé. Il a pris sa plus belle plume (enfin, son plus beau clavier), et a écrit à ce photographe, lui demandant de supprimer les photos dans lesquelles il apparaissait et lui signifiant sa manière de penser dans un mail. Mail que le photographe s’est empressé de mettre en ligne sur son blog, assorti d’un commentaire peu flatteur, bafouant du même coup les règles les plus élémentaires de la courtoisie et l’article L226-15 du code pénal, ce qui pourrait lui valoir face à un juge un peu sévère un an de prison et 45 000 euros d’amende (Au fait, pas la peine d’effacer précipitamment les pages, on a les copies d’écran, tentative de dissimulation de preuves, c’est l’article 434-4 du code pénal, et c’est potentiellement encore plus cher).
Bon, a priori, on n’a pas trop envie de jouer à porter plainte pour le plaisir, c’est pas dans notre culture, mais ça pourrait se faire si on continue à recevoir des réponses limite insultantes (quand on demande simplement qu’on nous prévienne avant de mettre en vente nos portraits sur Internet, déplorant d’être traités comme une simple marchandise, on nous répond que nous sommes victimes du complexe de la « forteresse assiégée », que notre requête est portée par notre « rapport au pouvoir » et notre « besoin de reconnaissance », parce que nous sommes « des êtres humains avec tous leurs défaut »).
Fichtre ! Voilà que sous la cuirasse du photographe (sans défaut), il y a un Gérard Miller qui sommeille. C’est à Ruquier qu’il faut proposer tes services. C’est précisément parce qu’on n’a pas besoin de reconnaissance qu’on se fout d’être en photo partout et qu’on ne tient pas particulièrement à ce qu’on nous fasse de la pub dans des journaux, fussent-ils militants.
Parce que c’est là le noeud de l’histoire. L’argument massue du photographe ou du journaliste en question, c’est qu’ils ont fait leurs preuves comme militants (enfin, comme médias militants) et que « ça nous fait de la pub ». En conséquence de quoi, ils peuvent s’absoudre au moins partiellement de la forme comme du droit. Ce qui me chatouille un peu le neurone de la justice, que j’ai sensible (si on tient vraiment à me psychanalyser, c’est plutôt de ce côté-là qu’il faut chercher, j’ai parfois je l’avoue l’obsession de ce qui est réglo ou pas entre êtres humains).
Il ne fait aucun doute que l’un comme l’autre sont des militants de longue date, présents sur beaucoup de luttes. On peut considérer que leur travail est bon, et utile à la société. Je ne pense pas pour autant que cela leur donne un quelconque droit de cuissage sur le boulot ou l’image des autres. D’autant plus qu’entre nous, tout ça est parfaitement contre-productif pour tout le monde. Pour nous, qui avons perdu du temps à ruminer ces histoires. Pour vous, qui n’obtiendrez plus rien de nous.
J’oublie un dernier point. Le photographe nous reproche de ne pas apprécier de nous laisser mettre en vente sur son site, de trop protéger notre travail et notre image (ce que nous ne faisons pas spécialement, d’autres photographes et journalistes tout aussi militants sont venus au jardin, ils ont pu travailler comme ils le souhaitaient, simplement parce qu’ils nous ont signalé leur qualité et la destination de leur travail). D’ailleurs, certaines des photos prises par ce photographe ce jour-là au Sens de l’Humus sont sur Internet, dans un tout autre contexte, et nous en sommes très heureux.
Mais allez donc cliquer sur la vignette d’une des photos de la base de données du photographe. Vous verrez s’ouvrir des photos un peu plus grandes avec jusqu’à 5 copyrights dessus (strictement véridique). Alors quoi ? Les petites associations, les militants de base, les bénévoles, doivent accepter de céder librement tous leurs droits, pour que les installés, les professionnels, ceux qui vivent du militantisme et en tirent un salaire puissent y apposer des copyright ? Il y a quelque chose que je ne saisis pas.
Que ceux qui comprennent plus vite que moi éclairent ma lanterne.
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Remarques diverses :
– J’avais écrit initialement cet article avec les noms des protagonistes. Etant donné qu’il aurait été susceptible de leur causer du tort, ce qui n’est pas notre but, je l’ai réécrit en supprimant ces noms. Il se peut que cela rende la lecture moins agréable. J’en suis désolé.
– Evidemment, si la revue en question et le photographe l’acceptent, nous dévoilerons leurs noms. Dans le cas contraire, nous respecterons leur anonymat.
– Nous serions heureux que cet article soit l’occasion d’un échange d’idées sur les questions du droit d’auteur, du respect des personnes, du militantisme et de ses dérives en général, etc. N’hésitez donc pas à donner votre avis.
– Nous informons la revue et le photographe de la parution de cet article, et les invitons à participer à la discussion.
Article bien sympa 🙂
erreur d’identification, je republie mon commentaire, merci de supprimer le précédent 😉
Bonjour voilà que je débarque dans cette histoire qui, vu de l’extérieur, me semble un peu exagérée.
Néanmoins étant militante écolo, militante du respect des “droits d’auteur” (qui est la condition indispensable pour que le partage gratuit se poursuivent), de l’opensource/openaccess sur internet et… journaliste je voudrais apporter mon grain de sel.
Pour les photos, je comprends totalement Le Sens de L’Humus et ne comprends pas ces pratiques de la part d’un photographe pro. Quand je décide de faire une interview et/ou un reportage sur qqn/une assoc ou autre : je me présente, je demande l’autorisation de faire des photos voire d’enregistrer, je précise pour quelle raison et pour quelle destination, je précise toujours où et dans quel UNIQUE contexte cela sera publié, je communique l’article AVANT publication pour “le dernier droit de regard”.
Le Sens de l’Humus, les personnes photographiées et leurs images (jardin, maison, tronche etc.) font partie du domaine privé et doivent être respectés en tant que tel. qu’ils soient militants n’y change rien. Ils ont le droit de savoir ce que l’on fait avec leur image, leur “dire”, leur écrit et éventuellement de s’y opposer.
Pour la revue oui je trouve cela aussi assez cavalier. Des revues militantes ont publié des articles de mon blog avec mon accord.
Conclusion, je ne sais pas si vous avez eu raison d’étaler cette histoire sur la place publique, mais je comprends totalement les réactions de Fabien et autres, je n’aurais pas réagit autrement.
Pierre-Emmanuel a supprimé les photos du Sens de l’Humus de sa base de données, ainsi que l’article sur lequel il dévoilait la correspondance de Jean-Marie, ainsi que l’article sur nous sur le site des jardins partagés.
Il a assorti tout ça du commentaire suivant : « Suite à plusieurs menaces et intimidations de différentes personnes de ce jardin, l’article a été supprimé. »
Comme je trouve cette information incomplète, j’y ai ajouté le commentaire suivant :
« Les lecteurs pourront se faire une opinion sur la polémique qui a opposé le Sens de l’Humus à l’auteur de ce site sur cette page :
https://senshumus.wordpress.com/2007/10/08/militant-tous-les-droits/#comment-1944 »
Notons que dans le cas du site jardin partagé, le commentaire est totalement faux, puisque j’avais précisé, à un moment où je ne savais pas que Pierre-Emmanuel était l’auteur de ce site, que ça ne me gênait pas de voir nos photos dans ce contexte.
Tu vois, finalement, tu es plus catégorique que moi :
Il n’est pas question de faire un procès à Pierre-Emmanuel, mais de provoquer un débat, et de signifier aussi qu’on n’accepte pas d’être maltraités.
Ca ne me gène pas tant que ça que quelqu’un vende des photos de moi. S’il m’en a parlé avant et que j’ai jugé que ça peut être une bonne chose pour les idées que je défends, ou pourquoi pas pour le soutenir. Je sais très bien que Pierre-Emmanuel ne fait pas fortune avec ses photos. Ce n’est pas une raison pour imposer son point de vue et prendre des libertés avec la déontologie.
Ce qui importe surtout pour moi, c’est qu’on me demande mon avis, et qu’on respecte cet avis. Sans doute un reste de culture corse.
D’autres considéreront que le plus grave est d’être en vente. Ca me gène aussi, mais dans une moindre mesure, si c’est pour une bonne cause (et la défense d’un journalisme indépendant peut en être une), pourquoi pas.
D’autre encore ne veulent pas du tout être pris en photo, pour diverses raisons.
Dans tous ces cas, c’est au photographe de respecter le choix de la personne qu’il a en face, même si ce choix peut paraître puéril ou reactionnaire ou je ne sais quoi. Et je le dis d’autant plus que c’est une position à laquelle je me suis rangé du fait de ma pratique de photographe amateur (en plus sur les mêmes sujets que Pierre-Emmanuel, puisque j’ai fait pas mal d’événements militants, et maintenant des jardins).
Je pense que personne au Sens de l’Humus ne veut se barricader, mais je préfèrerais que les gens qui viennent nous piquer des tomates ou nous prendre en photo viennent plutôt discuter avec nous d’abord. Ou même après, concernant le cas présent.
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Je donne ici un extrait de l’avis de Yann, qui est photographe professionnel, spécialisé dans la photo de jardin :
« Une chose est claire, c’est que ce [photographe] n’a pas le droit de faire ce qu’il a fait et qu’il faut effectivement qu’il retire ces images de ce site marchand, pour le respect des gens et celui de la profession, doublée de celle du photographe de jardin…
Alors en vrac, quelques idées, arguments, précisions, usages qui ce pratique dans les autres jardins…
Parce-que le noeud du truc, c’ est qu’il s’ agit d’un jardin, de votre jardin, de votre empreinte sur ce petit bout de planète, c’est donc doublement votre image…
C’ est pour ça que vous y êtes doublement sensible, et c’est ça que ce monsieur ne comprend pas…La photographie de jardin est délicate parce quelle touche a l’intimité…
Vous êtes clairement dans vos droits et je pense qu’il agit de la sorte, par ce qu’il sait n’y aura pas de recours en justice…
Sans se présenter et donner la destinations des images, c’est irrespectueux, point. »
Ce que je voulais dire, et pour en teminer avec l’histoire du photographe, c’est qu’il ne faudrait pas que ça devienne « privé », avec un videur à l’entrée qui veillerait à ce que les paparazzi fichent la paix aux célébrités qui sont à l’intérieur. Je force le trait, mais le procès que tu fais à Pierre-Emmanuel ressemble un peu à ça.
Ceci dit je suis d’accord qu’il ne devrait pas vendre ses photos, surtout de nous. Mais on en est tous là, à trouver des compromis pour ne pas tomber de la pauvreté dans la misère.
Désolé de m’être moqué de tes superpouvoirs, sinon.
Mais ce que tu disais pose effectivement des questions intéressantes : c’est quoi un militant, quels sont les droits et devoirs d’un militant ? Et encore plein d’autres questions.
En ce qui concerne la porte et le cadenas, je ne me fais pas d’illusion. Je leur donne trois jours d’espérance de vie. Et j’ai personnellement renoncé à les réclamer. Les gens veulent pouvoir rentrer dans les jardins et en jouir comme ils veulent, éventuellement les saccager, on aura du mal à les en empêcher, sauf à y mettre des vigiles. Tout le monde réclame le respect de la part des autres, mais peu en ont pour les autres.
Ok sur ce que tu dis. Juste, pour le coup du cadenas, je précise que si venir au sens de l’humus devient comme de venir prendre l’apéro dans le jardin d’un ami, j’envisage de m’abstenir.
Mais ça ne sera pas le cas, je me rassure.
Merci maman pour ta contribution.
Le problème, comme tu le dis si bien, c’est que tu es dans ta campagne, et donc, tu ne comprends rien à la question. Moi non plus, d’abord. Imagine donc : par exemple, Raphaël est un militant, c’est-à-dire quelqu’un de « toujours intelligent » (par la même occasion, nous qui ne somme spas toujours intelligents, nous savons maintenant que nous ne sommes pas militants). Tu imagines. Ni toi ni moi ne savons faire ça. En plus, il a des superpouvoirs : il peut être « toujours subversif » sur les photos. On peut pas lutter.
En conséquence, je pense que nous, les simples humains, nous allons nous incliner, et considérer qu’ils peuvent disposer de notre corps, de notre esprit, de notre travail et de notre image dont ils feront un bien meilleur usage que nous, dans un esprit de rendre service, bien sûr.
Sérieusement, Raphaël, tu te rends compte de l’énormité qu’il y a à considérer que l’on puisse rendre service à quelqu’un en faisant le contraire de ce qu’il a demandé, en agissant contre sa volonté ? De la part de gens considérés comme plutôt libertaires, en plus ? Quel paternalisme dans tes paroles !
Sinon, pour rendre justice à la revue en question, ils ont bien reconnu qu’il avaient commis une erreur en publiant ce texte. Je ne peux en aucun cas leur reprocher autre chose que d’avoir été très légers sur la publication, de ne pas avoir tenu compte de notre avis. Ils n’ont pas répondu par du mépris et de la surenchère.
Sinon, Raphaël, je veux bien t’entendre quand tu dis que « la notion actuelle de droit d’auteur est une aberration ».
Mais quand j’ouvre une photo au hasard sur le site de Pierre-Emmanuel, je lis très exactement ceci : « Avertissement : Cette image est protégée par le droit d’auteur. Toute reproduction est interdite sans autorisation préalable. ».
Ca ne te pose pas plus de problème que ça de défendre le droit d’auteur de Pierre-Emmanuel en niant celui de tous les autres ?
Je veux bien t’entendre quand tu dis qu’il y a malentendu. C’est peut-être vrai au départ. Mais alors, pourquoi enfoncer le clou en rajoutant un article méprisant sur le blog. Article qui m’a fait réagir finalement, puisque je n’avais pas réagi à la mise en ligne des photos avant de voir cet article du blog. Quand il y a un malentendu, on le dit, et puis on n’en parle plus. On n’en rajoute pas !
Sur la question de l’argent, je te trouve particulièrement malhonnête. Ce n’est pas le point principal de mon argumentation, je n’en parle qu’une fois. Mais tu évacues soigneusement tous les autres points.
En plus, tu te trompes : je suis payé pour ces articles, puisque je suis salarié par le Sens de l’Humus (oui, je sais, le salariat, c’est pas bien). Les droits appartiennent donc au Sens de l’Humus autant qu’a moi. Et ils appartiennent aussi à l’Europe, qui finance ce projet (oui, je sais c’est mal d’être financés par de méchantes institutions).
Tu es malhonnête aussi quand tu compares la situation à une manif de 10000 personnes. D’abord, parce que 10000 et 50, c’est pas pareil. Ensuite, parce qu’entre une manif sur la voie publique, et une manif dans des jardins de droit privé accueillant occasionnellement du public, il y a une différence. C’est à cause de gens comme toi, qui ne respectent pas ce genre de nuances, qu’on aura bientôt une porte avec un cadenas, ce qui nous désole autant que toi, je peux te le garantir.
Ca ne me gène pas d’être en photo sur Internet ou dans des journaux, je l’ai déjà dit (en plus ma mère me trouve très beau sur les photos de Pierre-Emmanuel). Ce qui me gène, je le répète encore, c’est que ces photos soient vendues à qui n’en veut sur une base de données. Or, Pierre-Emmanuel passe son temps sur son blog à rappeler que les journalistes utilisent les photos n’importe comment, comme dans cet article vieux d’à peine 4 jours : http://weck.info/reflexions/pas-grand-chose%e2%80%a6/
Encore une fois, le problème est plus une question de manière de faire qu’autre chose. On ne peut pas appeler à la suppression des lois et des juges et ne les remplacer par rien, sinon la loi du plus fort. En vieux sympathisant anarchiste, je sais qu’on ne remplace pas le code pénal par du vide, mais par d’autres règles consenties entre les humains, et parfois plus complexes. Avec des gens qui ne respectent rien, qui confondent polémique et insulte, on a besoin des flics et des juges. Si on veut supprimer le droit d’auteur, la propriété intellectuelle, et les codes de déontologie, pourquoi pas, mais ça ne peut pas être une décision unilatérale, sans proposition de mode de fonctionnement de remplacement.
Pour ce qui concernent le côté stalinien de l’association sinon, sachez que toutes les décisions sont prises collégialement. C’est donc à l’occasion d’une réunion de tous les membres qui le souhaiteront, que nous déciderons de la conduite à tenir avec les journalistes, sujet duquel nous avons déjà un peu parlé, sans nous y atteler, ne pensant pas que l’actualité nous rattraperait.
Il est important de se quereller, sinon le temps passerai trop vite…
Vivant au fin fond de ma campagne je ne suis pas très au fait des « us et coutumes » du milieu journalistique, mais je vais tout de même me permettre une petite réflexion qui n’engage que moi.
Je ne comprend pas comment un »journaliste » a le droit de publier des photos sur le net ou ailleurs(médias) sans autorisation. Je pensais qu’il y avait une loi qui protégeait notre droit à l’image.
Je trouve tout a fait justifié ta réaction,que ce soit pour les photos ou pour l’utilisation de ton article.
Etre militant ne donne pas tous les droits et surtout pas celui de se servir du travail ou de l’image d’un autre pour satisfaire son intérêt personnel.
Fabien, Cristel,Jean-Marie et tous les autres……….Je pense que les agissements de tels individus ne valent pas le temps et l’énergie que vous leur consacrez(vous leur faites trop d’honneur),continuez a oeuvrer pour vos convictions, je serai toujours avec vous.
A bienôt dans ma campagne et sans photographes!!!
Dandepigna
Fabien, tu as tort. Si P-E. ne s’est pas présenté à toi, c’est qu’il connaît de nombreuses personnes qui te connaissent. Quand je viens au sens de l’humus, je ne viens pas à un évènement organisé par trois personnes. Je viens à un évènement organisé collectivement (même si personnellement je ne me suis pas investi plus que ça). Quand un photographe nous prend en photo, il gagne quelque chose certes, mais nous ne perdons rien. Un photographe qui prend une manif de 10 000 personnes ne va pas aller demander la permission à tout le monde. Il ne va pas non plus aller demander la permission au chef, surtout dans les manifs on il n’y a pas de chef, comme la plupart des manifs que couvre P-E.
Je pense donc qu’à la base il y a un malentendu. P-E. n’est pas venu se présenter car il était connu de 90% des gens présents ce jour-là.
Concernant le journal militant, je pense aussi que tu as tort. Je t’informe que tu n’écris pas pour l’argent, tu ne le savais pas ? Je pense qu’ils ont fait cela dans un esprit de rendre service. La notion actuelle de droit d’auteur est une aberration, une façon parmi tant d’autre que l’humanité à choisi pour se « tirer dans le pied » comme disent les ricains.
Tu n’as qu’a publier tes articles sous creatives commons. Je n’en connais pas exactement les termes, si on a le droit de reprendre les textes dans un but lucratif (je crois que c’est le cas). Par contre le nom de l’auteur doit être cité, ce qui apparemment a été fait. Donc de quoi te plains-tu.
Enfin concernant le droit à l’image, je ne vois pas non plus le problème à partir du moment où l’on assume ce qu’on fait. Le photographe témoigne de la réalité en en fabriquant une copie. La copie n’étant pas l’original, je ne vois pas pourquoi il n’aurait pas le droit de la vendre. Il témoinge donc de la réalité, qui se trouve avoir été constituée par nos trombines à un instant t. Personnellement j’assume (même si j’ai l’air un peu con avec mes gants de vaisselle à cueillir des orties). Je considère que c’est à moi de me debrouiller pour que mon image soit subversive, quel que soit le journal où elle est publiée (même chez bolloré).
La vie du militant, c’est aussi ça : veiller à faire et dire le moins de conneries possibles, toujours être intelligent. Si on se met dedans, tans pis pour nous, à partir du moment où le photographe est de bonne foi (ce dont je ne doute pas pour P-E.) c’est à nous d’assumer notre image.
Puisque Pierre-Emmanuel s’est présenté avec un lien vers son site, je peux considérer qu’il nous absout de l’anonymat le concernant. Je donne donc les liens concernant notre histoire avec lui pour que tout le monde puisse se faire une idée.
Une page de photos sur laquelle nous apparaissons : http://weck.fr/index.php?lg=fr&p=&f=&s=sens+humus&rechercher.x=0&rechercher.y=0
La réponse de Pierre-Emmanuel à Jean-Marie sur son blog :
http://weck.info/reflexions/correspondance-conviviale/
– J’ai toujours un peu de mal à passer par le comité directeur afin de faire validé mon reportage et voir s’il est bien dans la ligne politique défini par le grand timonier.
– je gagne un max de tune avec mes photos que je réinvesti en bourse (chez mon pote Boloré)et me fais exploité par les masse médias mais j’aime ça (mais je suis d’accord avec toi, la presse ne devrait pas être libre).
– je t’inviterai à mon enterrement prochainement.
– j’aime le hasard qui fait toujours bien les choses.
– désolé le monde ne tourne pas autour de toi, je ne te connais pas et n’ai plus envie de le faire. Au fait, c’est quoi un militant ?
(je précise que c’est de la provocation parce que le sens de l’humour ne semble pas être un truc connu dans les jardins staliniens)
Bises.
Merci Peweck d’avoir donné ton avis.
Je n’ai pas le temps de répondre sur le fond tout de suite, je vais me contenter de préciser ce qui me pose problème te concernant, parce qu’il semble que ce ne soit pas bien compris.
Quand des gens veulent nous photographier, filmer, interviewer… nous leurs demandons de se présenter brièvement, ainsi que leur démarche, et nous prenons quelques minutes pour leur présenter la nôtre. Si nos deux démarches sont proches, alors, nous ne voyons pas d’inconvénient à leur laisser faire leur travail chez nous.
C’est ce qu’il s’est passé le jour même du FRAP, d’ailleurs, où deux reporters, venus d’un squat montreuillois, nous ont demandé la permission de nous filmer. Je leur ai répondu que je préférais qu’on se rencontre d’abord, pour qu’ils nous expliquent dans quel but ils souhaitaient filmer. Ce qu’ils ont fait peu après, et ça nous a donné l’occasion d’approfondir largement notre échange. Ils n’ont finalement rien filmé pour l’instant, mais ils savent qu’ils peuvent le faire à tout moment.
Jusqu’à maintenant, ça a très bien fonctionné avec tout le monde. Qu’ils soient militants ou pas, tous nos interlocuteurs comprennent parfaitement cette démarche. Et nous avons le loisir de la leur expliquer, puisqu’ils viennent d’abord nous parler avant de nous prendre comme objets de leur travail.
Ce qui ne fut pas ton cas, puisque des 3 organisateurs de la journée au Sens de l’Humus (Cristel, Jean-Marie et moi), personne n’a eu le bonheur de faire ta connaissance ce jour-là. C’est déjà énorme d’avoir quelqu’un qui vient chez nous nous prendre en photo dans un cadre professionnel, et qui ne se présente pas ! En tant que photographe pourtant strictement amateur, j’ai déjà reçu des coups pour beaucoup moins que ça, à deux reprises. Ensuite, tu n’a pas jugé utile de nous informer de la mise en ligne de ces photos (on les a découvertes par hasard).
Le second problème est la destination des photos. Ce n’est pas une question de rubrique (et si c’était le cas, je l’aurais dit explicitement), mais une question de destination. Tu vends tes photos à des torchons comme Matin Plus (participant en cela à financer le bateau de Bolloré, justement), et cela nous pose problème (en plus, ces salauds, ils ne te paient même pas bien, donc en clair, tes photos servent réellement à payer le bateau de Bolloré ou d’un de ses copains, tu as bien fait d’en parler). Je me fous que mes photos soient sur une rubrique ou une autre : je refuse qu’elles soient en vente pour une destination finale inconnue.
Le troisième point est la publication du mail de Jean-Marie « pour alimenter le débat ». D’abord, curieuse manière d’alimenter le débat que de mettre in extenso une correspondance personnelle sur ton blog, assortie d’un commentaire laconique et clairement agressif, sans en informer les personnes visées par le commentaire ni l’auteur de la correspondance(là encore, si on n’avait pas trouvé cet article sur ton blog par hasard, il n’y aurait eu aucun débat). En clair, tu « alimentes le débat » en donnant ton avis, mais surtout pas en demandant celui des autres. Je trouve cette manière de faire très méprisante. Quand nous souhaitons débattre avec toi, nous t’invitons immédiatement à le faire. Tu ne sens pas une petite différence ?
Voici les trois points qui posent problème. Tous concernent la transparence : transparence dans l’exercice de ton métier, transparence dans la destination de ton travail, transparence dans les règlements de compte. Si nous n’étions pas tombé sur tes pages par hasard, nous ne saurions pas que la personne qui est passée le jour du Frap avec un bel appareil photo était photographe professionnel ; nous ne saurions pas que nos photos sont en vente sur Internet ; nous ne saurions pas que le photographe en question a parlé de nous (en mal) sur son blog.
Ce n’est pas tant tes actes que nous te reprochons, que le fait que nous n’en ayons jamais été avertis, ni encore moins consultés à leur sujet.
EDIT : quand je te demande de supprimer les photos sur lesquelles je suis susceptible d’apparaître, tu me demandes quelles sont ces photos. En clair, tu es venu prendre plusieurs dizaines de photos au Sens de l’Humus en ma présence, mais tu ne sais même pas qui je suis ! Mais t’intéresse-tu le moins du monde à ceux que tu photographies ? Ou ta démarche consiste-t-elle simplement à remplir une base de données d’un maximum de photos monnayables et interchangeables de militants en tous genres ?
Discussion passionnante, passionnée et très intéressante.
Séparons tout de suite les deux sujets de départ, le journal ****** (supprimé par Fabien, la revue n’ayant pour l’instant pas exprimé son désir dêtre citée) et mon site. Pour ******, si je puis me permettre de parler en leur nom, on peut être satisfait ou insatisfait d’un article mais c’est le journaliste (ou le comité de rédaction) qui a de fait le dernier mot (puisque c’est lui qui envoie le texte final chez l’imprimeur). Même si c’est une revue alternative où l’on peut exprimer beaucoup d’opinions que l’on ne voit pas ailleurs, ****** reste un journal avec les contraintes habituelles fonctionnant d’une manière traditionnelle avec une chaîne de décisions classique.
Le lecteur ou l’intervieuwé n’écrivent pas eu-même les articles, ça pourrait se faire (et ça se fait) mais ce serait un autre journal. pour les détails, je les laisserai répondre eux-même.
Pour ce qui est de mon site. Il ne s’agit pas d’un site de vente en libre service mais d’un site me permettant de vendre mes photos à la presse. C’est donc le site d’un « photojournaliste ».
Etant donné mon parcourt, ma culture… j’ai fait le choix d’un site ouvert que n’importe qui peut consulter dans son entièreté. La plus part des autres sites du même genre (y compris de certains collectifs de photographes) nécessite un enregistrement (login et mot de passe) pour pouvoir consulter les images.
Je ne me cache pas quand je fais des images, je n’ai donc pas honte de les montrer par la suite, y compris en ce qui concerne mes choix (ou non choix) de cadrage. Je ne cherche pas à dévaloriser les gens que je photographie, je n’ai donc pas à leur cacher que je les ai photographié. Les photos peuvent être publiées dans la presse (ce à quoi elles sont destinées) le fait de permettre à quiconque de les voir peut aussi servir à arrêter leur diffusion à trop grand échelle en cas de problème pour les personnes photographiées. Ça fait partie du jeu étend donné que je part du principe du respect de l’autre, je dois accepter aussi les refus, même si cela me pèse (forcement puisque cacher est l’inverse de mon activité, même si je ne suis pas pour tout montrer, il y a une foule de nuance entre le noir et le blanc…).
L’accusation de l’utilisation des photos hors contexte relève du procès d’intention. Dans la mesure du possible, je tente de garder le contrôle de leur diffusion dans les médias. Je dis dans la mesure du possible parce qu’on peut toujours me mentir lors de la négociation avec un journal. D’autre part j’insiste sur l’idée du contexte. Je ne maîtrise pas, et ne peut pas, l’orientation de l’article qui sera publié, je tente de faire que l’image ne soit pas détournée dans sa part de vérité (je sais c’est très subjectif).
Par exemple, j’ai fait un reportage sur une école alternative. Chaque année le sujet de la rentrée des classe arrive en septembre (un marronnier dit-on). Ces images ne peuvent pas servir pour illustrer un tel article sauf s’il est fait mention de cette école ou de la pédagogie qu’elle développe. En effet, les parents ont fait un choix pédagogique qui de plus va à l’encontre du système dominant, ils attendent donc un minimum de reconnaissance ou au moins qu’il n’y ait pas de négation de ce choix. (après certains parents sont militants des écoles différentes d’autres pas…).
Une fois un journal voulait me prendre une image d’algériens pour illustrer la vie de cette communauté en France. J’avais une image qui leur convenait bien, sauf que s’ils s’agissait bien d’algériens (de part leurs papiers ou leur origine géographique), la photo avait été faite lors d’une fête berbère. Il s’agissait donc de bergère d’origine algérienne qui faisaient la fête. Lors de cette fête, ils s’affirmaient d’abord comme berbère puis, peut-être ensuite comme algérien ou français ou citoyen du monde. Je ne pouvais donc garantir la petite part de vérité du contexte de la prise de vue. j’avais besoin d’argent mais je n’ai pas vendu la photo.
Le reportage que j’ai donc fait au Sens de l’Humus ne terminera donc pas et ne peut pas terminer dans la rubrique « reportage sexe » comme vous le dite dans votre article.
Pour ce qui est d’avoir publié l’échange entre Jean-Marie et moi-même, comme vous le fait avec le présent article avait pour but d’alimenter la réflexion. Chose qui a réussi puisque nous y sommes. En effet, ce débat n’a jamais cessé d’être pour moi au centre de ma pratique. J’ai fait partie des fondateur d’Indymedia France en 2000, je participe de temps en temps à ACRIMED, Samizdat, HNS… Je me nourri de Watkins, Benasayag, Bourdieu, Baudrillard, Freund (Gisèle), Sontag, Debray, Halimi, Davis, Ariès, Stengers, Wacquant, Castoriadis… Je ne les comprends certainement pas toujours mais je tente de ne pas m’endormir sur mes certitudes.
Le rapport au droit et à la reconnaissance est délicat.
Dans la même phrase vous dites «C’est précisément parce qu’on n’a pas besoin de reconnaissance qu’on se fout d’être en photo partout et qu’on ne tient pas particulièrement à ce qu’on nous fasse de la pub dans des journaux, fussent-ils militants ». Vous avez sans doute réussi à toucher mes limites intellectuelles de compréhension, à mois que ce ne s’agisse de poésie comme l’obscure clarté des étoiles…. J’avoue ne pas comprendre si ça n’a pas d’importance pourquoi toute cette histoire ? Si ça en a une pourquoi ne pas le reconnaître ? On ne peut pas séparer le fait d’être pris en photo et l’usage qui en sera fait par la suite. Avant il y avait peu de photographes mais une fois publiée l’image faisait « la vérité » et il était difficile de s’en défaire. Cet abus a été contrebalancé par une avalanche de procès pour le « droit à l’image ». Il fallait effectivement rééquilibrer les choses. Comme la société avance en balancier, ce « droit à l’image » a été ensuite utilisé pour gagner de l’argent via les procès. Aujourd’hui, sur le plan juridique, de nouveau, on va vers un rééquilibrage. la justice sert d’avantage à réparer une injustice et non plus à servir la marchandisation (du diffuseur comme du diffusé). Mais un autre problème apparaît qui est celui de la multiplication des appareils photos. Il devient presque impossible d’empêcher la prise de vue d’avoir lieue. La réflexion devra donc se porter sur ce point si elle l’on veut avancer dans les années à venir.
Je ne me cache jamais quand je fais des photos. Si je considère la justice comme utile, je pense que l’on peut régler beaucoup plus de choses qu’on ne croit par la discussion. La justice sert à sortir l’individu de ses passions, à prendre du recul. Elle ne devrait servir à faire communiquer des individus qui ont du mal à le faire. Pour être plus clair encore autant cité Pierre Legendre « la justice sépare l’innocent de l’assassin, l’assassin de son crime, et la victime de sa souffrance ».
Une petite remarque. vous employer pour le travail du journaliste l’expression « faire de la pub ». Ce n’est pas mon travail. La publicité n’est pas du journalisme (je sais la confusion existe largement dans les médias dominant mais ce n’est pas le sujet de cet échange). Je ne fais donc de la pub pour personne. Je tente de comprendre le monde qui m’entoure, de transmettre ma toute petite part de vérité que j’ai cru apercevoir avec tout ceux qui voudront bien la partager. Comme c’est une passion et, pour moi, une raison de vivre j’en ai fait mon métier. Je suis donc rémunéré pour ça. On est donc très loin de la mauvaise foi de la parenthèse « (sans défaut) » que vous m’avez affublée.
Pour ce qui est du copyright sur les photos de mon site. Il est présent car le monde des médias n’est pas fait d’enfants de coeur. Une image récupérable devient vite une image gratuite. Du coup, ce site qui s’adresse aux médias doit être protégé (par le copyright, en attendant que la creative commons soit reconnue plus largement). En revanche, là où les médias traditionnels ne vont pas, les même images sont diffusées en creative commons comme sur un autre de mes sites que vous avez site sur les jardins partagés (jardins.wordpress.com).
D’ailleurs, il y a une chose qui me vient à l’esprit, c’est la deuxième fois que vous en faites le reproche implicitement, il semble que ce soit le classement du reportage qui vous chagrine le plus. Je peux me tromper mais si j’avais classer ce reportage dans « jardins partagés » une bonne partie de vos critiques n’auraient pas été écrites. Si ce n’est que ça, ça peut s ‘arranger. Classer est toujours réducteur. Dois-je vous classer donc dans « jardins partagés », « FRAP 2007 », « expérience décroissante », « jardinage péri-urbain »… il y avait un peu de tout cela dans ce que vous avez dit ce jour là. Parce que rien ne peut se réduire à une seule étiquette…
Le copyright est nul car il empêche toute réutilisation à priori des images (des sons, des dessins, des textes…), alors que la creative commons organise la possible réutilisation selon le choix du créateur. Les médias traditionnels à la pensée binaire ne comprennent que deux modes payant ou gratuit. Au milieu, rien. La créative commons organise ce « milieu ». Par exemple, les groupes, associations o individus que je photographient peuvent toujours récupérer les images que je fais d’eux parce que, pour moi, cela participe d’un échange.
Le métier de photographe est de saisir le réel, bien sûr cet acte est subjectif et parfois intrusif mais je considère que la discussion peut permettre de se mettre d’accord (ou pas), bien avant le recours à la justice. Le dernier paragraphe de votre article est totalement faux, il n’est jamais question de céder tous ses droits aux photographes (la loi ne le permet pas, ma morale non plus). Pour quelqu’un qui se pique de juridisme croire cela est assez étonnant. Mais la suite de ce paragraphe éclaire bien la méconnaissance que vous avez du sujet, « pour les installés », « en tirent un salaire », vous ne savez pas de qui vous parlez, vous partez dans les généralités, pourquoi ne pas mélanger tout cela avec le salaire de PPDA, le bateau de Boloré, le palais à Venise de Bernard Arnault, les voyage en avion de Dassault, le tourisme au Kirghizistan et le groupe Bouygues… sous prétexte que tout ces gens ont affaire avec les médias ?
Que vous ayez perdu du temps avec cette histoire, ça vous regarde, pour moi tout est bon à prendre, chaque expérience compte. Que nous n’obtenions plus rien de vous, ça n’a aucune importance, le temps dont je dispose à vivre est somme toute assez court, je n’aurai jamais le temps de tout voir (et photographier), de tout comprendre (et discuter), de tout aimer et et haïr (un petit peu), le monde est vaste et à chaque coin de rue passionnant !