Chers amis, il est temps de faire les comptes annuels de mon jardin. Et ce, alors même que l’année 2007 n’est pas finie. Mais en l’espèce, il m’importait de préciser en quoi consiste ce que j’apelle mon jardin en Auvergne, et à propos duquel d’aucun me posent de nombreuses questions, supposant qu’il s’agit d’un endroit luxuriant et ultra-productif. Alors certes non. Je ne sais pas d’où vient cet idée que j’aurai un beau jardin, et autres considérations du même genre.
Pour ça, effectuons un petit flash-back.
Des années 20003 à 2005, j’ai un peu aidé mon père dans son potager, me spécialisant particulièrement sur la culture de la pomme de terre, comprenant notament du temps de lutte contre le doryphore. J’ai aussi fait beaucoup de compost, et continue de le faire, en beaucoup mieux depuis les « cours » pris au Sens de l’Humus. Le compostage est aujourd’hui ma principale activité jardinière, et par celle-ci je traite des quintaux de gazon et branchages issu des coupes de mon père, qui vont humifier le sol. Sans quoi le gazon aurait continué à être laisser fermenté en tas, et les déchets carbonés à être brûlés. J’essaye donc d’améliorer les sols, en réduisant l’impact sur le climat.
C’est à la fin de l’hiver 2005-2006, que je me suis décidé à commencer « quelque chose » en jardinnage, et effectivement à cette époque je m’imaginais faire quelque chose de beau, de grand, etc. J’ai alors exproprié mon père d’une partie de ses surfaces de gazon et de friches, en l’attaquant à la houe (le gazon, pas le père), car il ne voulait pas me céder de m² de son potager (sur lequel j’avais toutefois effectué des essais de divers paillages). La préparation d’un morceau de friche a donné, à mon goût, un assez beau résultat (voir jeuf.free.fr/a2.jpg et jeuf.free.fr/a4.jpg . D’autres bouts de terrains que celui sur qu’on voit sur ces photos ont été pris sur la pelouse, de mars à mai 2006). Tout cela semblait près à acceuillir beaucoup de belles plantes légumières, car j’avais suivi les cours de double-béchage avec intérêt au Sens de l’Humus, et avait réalisé une planche de 9m², plus autres surface préparées autrement, pour un total de l’ordre de 40m². Mais las ! Je me suis rendu compte, au cours de l’année 2006, que le peu de présense de ma part en ce lieu (quelques jours par mois), la difficulté à faire venir les plants sans serre, surtout par ce climat assez froid, l’invasion sournoise et silencieuse des planches péniblement défrichées par les herbes spontannées malgré les paillages, et puis reconnaissons-le, la flegme (manque de volonté d’effectuer des gestes dont je ne sais pas s’ils donnent un bon résultat), le manque d’expérience en semis et plantation, ont été des obstacles majeur à la réalisation d’un tel projet de jardin luxuriant, cohérent, tel celui qu’on peut voir par exemple en photo dans le livre de Jeavons : « How to grow more vegetables… », ou encore sur le site de Bountiful Garden…photos qui finalement montrent des idéaux très très lointains.
C’est pourquoi je n’ai pas trop insisté sur les semailles en cette année 2007. Parmi ce que j’ai semé même, des plantes n’ont pas germé pour des raisons non expliquées. Je n’ai pas obtenu de grandes quantités de nourriture, il s’agit principalement de nourriture à « haute valeur symbolique » : les quelques fruits modeste d’un « travail » qui lui fut plus que modeste lui, mais qui me permettent d’apprécier, un minimum, les conditions de croissance de ces êtres verts avec des feuilles, qu’on aime tant et qu’on apprécie pour leur capacité d’autotrophie.
Ces « fruits », sacralisés non dans leur valeur économique mais dans le seul fait d’avoir poussé, sont, de mémoire :
-quelques radis Minowase de Kokopelli, graines offertes par Fabien, sensés être le radis Daikon dont parle sans cesse Fukuoka, et qui se portent encore très bien aujourd’hui, si on en juge à l’aspect des feuilles
-quelques pommes de terre (sans travail du sol préalable, testées comme méthode de défrichement, mais aussi cultivées pour sauvegarder de la diversité de variétés que j’ai)
-quelques tompinanbours, mais ça c’est vraiment pas difficile à obtenir
-quelques fèves, épinards, qui avait été commencé à l’autonome dernier et avait très bien passés l’hiver probablement grâce à la butte de double-bêchage
-quelques courges, dont trois découvertes récemments, elles avaient poussé sans que je les vois…
-des amaranthes dont les graines initiales ont été offerte par Korrotx. Belle plante en vérité.
Comme nous n’avons pas eu d’été sauf en avril, la récolte de tomates fut à peu près inexistante, ce dans beaucoup de jardin. Beaucoup d’autres légumes ont souffert du manque de chaleur.
Comme je dis qu’il s’agit de nourriture à haute valeur symbolique, il faut voir aussi que j’essaye de tirer quelque nourriture « vivante » de ma campagne, où l’espace tendrait à être dévolu exclusivement à des fonction d’élevage+pavillon de résidence, où les habitants tendraient à se laisser déposséder de leur faculté de produire eux-même leur nourriture (mais ils résistent encore à l’économie avec des potagers). Il s’agit aussi d’effectuer pour moi une cure de vitamines en venant à la campagne. Pour cela je pense qu’il suffit en fait de ceuillir les plantes sauvages sur les endroits dont je suis sûr qu’ils ne sont pas contaminés par des substances chimiques, ou autrement dit, où la rationnalité économique n’a pas encore détruit la pureté de ces ressources gratuites. Ainsi viennent à moi des salades de mouron blanc, chénopode, amaranthe, rumex oseille et à feuilles obtuses, achilliée millefeuille, grand plantain, gaillet grateron, consoude, divers crucifères, jeunes ronces, pourpier, consoude, lamier, pissenlit, fleur de trèfles, de coucou, et quelques autres plantes que je ne sais nommer.
Il y a aussi les noix, les noisettes sauvages, les mûres à ceuillir dans des promenades, ainsi que des poires, des pommes, des prunes que laissent des propriétaires d’arbres fruitiers au bord des chemins, sans rien faire de ces nourritures terrestres qui pourtant valent infiniment mieux que n’importe quel « produit » acheté sur un étal.
Pour en revenir aux petites parcelles de terre que j’ai défriché (et suppose-t-on, cultivé), il est alors prévu d’abandonner le ce pseudo jardin maintenant devenu friche, sur toute parcelle sauf une, des les ré-engazonner pour les rendre dans leur état inital à mon père, sachant aussi que j’irai moins souvent en Auvergne en 2008.
La méthode classique de papa, éprouvée, de béchage-sarclage ne peut être remise en cause sans un travail plus suivi, une surveillance attentive, une présence continue…mon quasi-non travail du sol n’a pas donné grand chose. Haricots, betteraves l’an dernier, pommes de terre, tout ça très est fut très maigre et me semblait témoigner de la préférence des plantes pour des endroits où on a bien décompacté et pulvérisé la terre… Sauf ponctuellement et inexplicablement pour certains légumes, qui sont beaux sans qu’on y ait prêté soin, et ce sont ces situations à garder en mémoire.
Mes essais ont aussi et surtout portés sur les différentes méthodes de préparation du sol. À ce titre, et parce que je reçois des courriels depuis le site « les jardins de BRF », je tenais à préciser les quelques résultats que j’ai obtenu avec le BRF : quelque soit l’épaisseur mise (de 1 à 4cm) il est rapidement envahit par les herbes, ou pour les endroits désherbés (tour des arbres, fraisiers de mon père), il disparaît, dégradé ou enfoui, je perd sa trace. Donc, pas très convaincant sur mon sol, en tant qu' »épandage remplaçant toutes les autres tâches », mais il faut dire que je ne pouvais avoir de grosses quantités pour divers test avec l’engin 2400W pour le produire (acheté en février 2006).
En écrivant cet article, je me rend compte qu’il est assez long, et encore j’ai sauté un très très grand nombres d’éléments. Mine de rien, j’ai accumulé beaucoup de données sur ces maigres m², engrangées dans mon cerveau, prêtes à ressortir au cas où.
on peut rectifier les liens :
jeuf.free.fr/a2.jpg
et a4
en enlevant le « .jpg ».
ça donne : jeuf.free.fr/a2
Selon les ordinateurs, le lien fonctionne ou pas.
je me promène, je ramasse les salades dans une passoire et les lave et puis ensuite les mange avec une vinaigrette, des noix, des fois. disons que c’est obligatoire si je veux partager la salade, de les ramasser dans une passoire, mais j’ai découvert hier que je pouvait aussi introduire mes repas en mangeant ce genre de salade, en me promenant dans le jardin et en mangeant directement ce que je trouve(pourvu qu’il n’y ai pas de terre)
Je trouve pas souvent de bourse à pasteur, la bourrache à des poils trop accrocheurs.
Bjour
Merci de ton temoignage
Si le BRF disparait c est bon signe.
Comment prépares tu toutes ces salades sauvages ? Consommes tu la bourrache ?
la bourse a pasteur ?
Une question se pose à moi. Ce n’est pas seulement votre jardin qui vous donne une aussi parfaite conaissance de l’humus et de l’agriculture en général. Vous êtes de la partie agricole. Non? En tout cas, ravi de vous lire! J’ai moi même acheté le livre BRF et il est vrai que tout semble couler de source… D’ailleurs, il me semble qu’une course s’établit à celui qui va écrire au plus vite un bouquin sur le BRF.
Je vous laisse l’adresse du blog d’un agriculteur bio qui lui aussi fait du BRF, plus le reste ;-)) http://paysan-bio.blogspot.com/
Je pense que les légumes de Jean-Marie reçoivent un peu de soin des habitants locaux, un miminum. Et ils ne sont pas menacés par la débrousailleuse, ce qui est stressant.
Le BRF, je n’en vois plus au bout de quelque mois, je ne sais pas où il passe, comme j’écris; j’ai pas creusé. J’en ai remis une couche
Première règle de la permaculture : gérer l’espace. Et donc, vivre à proximité des cultures qui ont le plus besoin de soin.
Jim arrive à faire un jardin correct à distance, mais c’est pas un être humain normal.
Ton BRF, il disparaît totalement ou il est encore dans le sol ?
Passionnant.