Eloge du mouron blanc

Le mouron des oiseaux, ou mouron blanc, de son nom scientifique stellaria media, est une plante de la famille des Caryophyllacées, famille de plantes Dicotylédones.
C’est une annuelle à génération multiple, son cycle végétatif pouvant être réalisé en 7 semaines. Elle pousse toute l’année. Elle sert de nourriture aux oiseaux, d’où son nom commun. Pour la reconnaître, des photographies sont par exemple visibles ici : http://www.apdcanari.com/index.php/?2006/12/04/30-le-mouron-blanc

Cette petite plante est originaire des lisière de forêts, et aime bien les autres endroits humifères et équilibrés à tout point de vue, comme le sont certains jardins dont le sol est bien riche en matière organique. S’il est présent massivement sur une terre, c’est donc très bon signe pour cette terre. Mais ce caractère gêne parfois les pépiniéristes, dont le terreau pour les semis peut être envahi.
À l’occasion, on peut aussi voir poindre ce mourron dans une fissure sur le sol artificialisé de nos villes, et on admirera sa persévérance, tout comme celle de toute plante qui essaye de s’installer dans la ville..

Du point de vue culinaire, il est tout à fait possible de manger des feuilles, tiges, fleurs de mouron blanc. Cette plante nous offre en effet beaucoup de vitamine C, de minéraux, de chlorophyle, ainsi probablement que de multiples autres vertus que la Science ne peut pas appréhender.
Lors de la cueillette, on prendra toutefois garde à ne pas le confondre avec les mourons bleus et rouges, plus rares, toxiques, qui lui ressemblent si ce n’est la couleur de la fleur. Un oeil exercé saura différencier ces plantes même sans les fleurs, les feuilles n’étant pas tout à fait les mêmes : les mourons rouges et bleus ne sont d’ailleurs pas de la même famille que le blanc. La reconnaissance des plantes s’acquiert avec un peu de pratique, pratique que l’on peut acquérir par exemple aux Murs à Pêche en prenant conseils auprès des quelques connaisseurs du domaine qui s’y trouvent.

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En cette période de fin janvier, froide et venteuse sur ma région, où la température oscille autour du zéro, l’herbe est rase, la végétation n’est pas très vigoureuse. Pour tout dire, il est très difficile de trouver des plantes pour une cueillette sauvage, elles sont absentes, rares ou tout à fait méconnaissables. Sauf le Mouron Blanc, que j’ai encore pu en quantité assez appréciable cueillir et manger, sans toutefois abimer les « gisements » (ce à quoi tout cueilleur sauvage doit faire attention).
Le mouron blanc est en effet très abondant par chez moi. J’émets l’hypothèse que la Terre d’ici, par l’éclosion massive de cette plante, se rémémore d’un passé forestier pas si lointain, qui se manifeste encore et qui montre la présence implicite d’humus stable, et j’en suis rassuré pour l’état des sols.

Le mouron blanc apparaît aussi sur les sols laissés à nu des jardins. Car non contente d’être très bénéfique pour la santé des humains qui la consomme, pour les sols dont elle est bon indicateur, cette plante facile à enlever juste avant les cultures si nécessaire, se répand et protège le sol entre les cultures de l’erosion, de la battance, et de tous autres maux qui frappent la terre laissée à nue. C’est pourquoi je souhaite qu’on la laisse tranquille. Car on a beau avoir une terre humifère dans mon coin d’Auvergne ou en d’autres endroits, ce caractère n’est pas inaltérable, et si nous voulons pas voir l’Ambroisie remplacer un jour le Mouron Blanc, il est appréciable de ne pas s’acharner contre cette « mauvaise herbe » ou d’autres. Parce qu’il est fondamental de laisser à la Terre sa précieuse couverture végétale dont elle a naturellement besoin.

8 commentaires sur « Eloge du mouron blanc »

  1. J’ai trouvé dans « Le petit docteur » de A. Vogel que cette plante était un remède contre les convulsions fébriles. Quelqu’un d’autre aurait-il entendu parler des vertus de cette plante en pharmacopée?

  2. Oui je voulais dire que l’ambroisie c’est très mauvais signe, le mouron très bon signe, pour le sol.
    Mais ça reste du point de vue humain. Je pense pas qu’il y ait d’aileurs, dans la nature, de notion de « bon » ou de « mauvais », qu’il y ait un désert ou une foret dense à un endroit, sans subjectivité humain, ça n’a pas d’importance.

  3. Selon la théorie des plantes bioindicatrices, le mouron n’est pas bien pour le sol et l’ambroisie mauvaise, mais un sol peut être bien pour le mouron ou bien pour l’ambroisie.

    L’ambroisie est là pour réparer le sol, elle est bien pour lui. L’inconvénient, c’est qu’elle n’est pas bien pour les humains. Ce qui est une bonne chose, puisqu’elle nous poussera à nous inquiéter.

    En Corse, sur des sols totalement massacrés (par exemple sols terrassés jusqu’au sous-sol), l’équivalent de l’ambroisie, c’est l’immortelle. La plante la plus extraordinaire qui soit pour son huile essentielle aux multiples vertus. On pourrait se dire que la Corse a de la chance d’avoir de l’immortelle au lieu d’ambroisie. Mais c’est à double tranchant : on est tentés de massacrer les sols pour avoir plus d’immortelle, qui est une véritable manne…

    C’est plein de paradoxes, la relation sols-plantes-humains.

  4. On peut dire en gros que le mouron des oiseaux va dans le sens de l’humus.
    Mais ne devrions-nous pas pondérer cette vision, qui peut paraître à d’autres manichéenne, et qui fut structurée en partie je pense par le schéma que l’on voit au début de « l’encyclopédie des plantes bioindicatrice », qui oppose un mouron de oiseaux super bien pour le sol, à une ambroisie très mauvaise?
    suivant ce clivage extreme mouron/ambroisie qui semble le principal exister…

  5. Le céraiste, c’est comestible aussi, mais moins intéressant sur le plan bioindicateur et nutritionnel.
    Le mouron, faut le mélanger avec autre chose de plus gouteux. Ortie, c’est pas mal. Oxalis, roquette ou fenouil, c’est encore mieux.

  6. Le mouron dans ton jardin avait le même gout que le mien, il est tout à fait comestible.
    Autrement, heuresement que je t’ai trouvé un pied de petite oseille , près du viel arbre 🙂

  7. À ne pas confondre avec le céraiste, qui est assez ressemblant mais qui n’est pas d’aussi bon augure quant à la santé du sol, et je ne sais pas s’il est comestible.
    Quant au mouron encore faut-il pouvoir l’avaler, ce qui n’est pas forcément donné à tout le monde. Personnellement ceux je que j’ai goûtés dans mon jardin étaient assez gerbants, du coup j’ai préféré les cracher que me forcer à les manger en me disant que c’est bon pour mon corps.
    Mais les plantes sauvages offrent assez de diversité gustative pour que tout le monde y trouve son bonheur. Ceux qui n’aiment pas le mouron peuvent essayer la mâche sauvage, l’ail des vignes, la mauve musquée, le plantain lancéolé, le rumex petite oseille…

  8. Tu n’as pas dit que c’est une des sept herbes de printemps que les japonais consomment à la fin de l’hiver pour retrouver la pêche à des milliers de km de Montreuil.

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