BRF partout, adventices nulle part !

Nous en avions parlé cet hiver : s’il est un secteur porteur pour le BRF, plus encore que l’agriculture, ce sont les espaces verts. Non, je ne suis pas en train de dire que le BRF n’est pas intéressant pour l’agriculture. Simplement, ses qualités et ses défauts le rendent particulièrement adapté aux jardins d’agréments. Et d’ailleurs, c’est bien en ville que le BRF explose aujourd’hui. On ne peut plus sortir sans en trouver partout, de toutes les qualités, sur tous les coins de terre. Petite visite en photos dans un rayon de 500m autour de cet ordinateur.

Vincennes, près du RER, les espaces verts ont été intégralement refaits l’hiver dernier. Tout l’espace a été recouvert de BRF. BRF assez fin, a priori de bonne qualité. Curieusement, il a été planté pas mal de plantes méditérannéennes : lauriers roses, mais aussi, plus étonnant, de l’immortelle, qui semble supporter tout à fait correctement le BRF et le climat parisien.

Le résultat le plus visible, en ce début août, est la quasi absence de « mauvaises » herbes. On peut aussi noter que toutes les plantes semblent en excellente santé. On peut en revanche se demander ce qu’il se serait passé si l’année avait été aussi humide que l’an passé.

Vincennes fait aussi dans le plus coûteux, avec du mulch de luxe dans ses jardinières. Ce mulch-là a un effet bien plus propre que le BRF, mais je ne sais pas si ses qualités pédologiques sont aussi bonnes.

A Montreuil, on n’a pas les mêmes moyens, et le BRF est de moins bonne qualité. Cela n’empêche pas de faire d’assez belles choses. Ici, près de l’office du tourisme, à la Croix de Chavaux, on mélange plantes ornementales et plantes potagères. Remarquons que c’est une tendance lourde, puisqu’on a pu voir des blettes, des artichauts et je ne sais plus quoi encore dans une jardinière municipale à Vincennes.

Sous les jeunes arbres, le BRF remplace peu à peu le béton, même si celui-ci occupe encore largement l’espace. Ici, c’est du BRF de facture très grossière, probablement dans l’espoir qu’il reste là très longtemps. Les arbres plus anciens n’ont pas eu cette chance, ils ont du béton jusqu’au cou.

Le BRF est clairement en train de devenir un matériau indispensable de la gestion des espaces verts, permettant de réduire considérablement les coûts d’arrosage, de désherbage, et probablement de fertilisation. A condition de ne pas employer n’importe quoi, mais il semble bien que par ici, cela soit géré plutôt correctement.

15 commentaires sur « BRF partout, adventices nulle part ! »

  1. Pour les scientifiques, j’ai trouvé du grain argumentaire en faveur des BRF et de l’agro-foresterie.On externalise aussi les recherches sur la pédogenèse puisque l’inra n’a pas les capacités suffisante.
    MgHa10-1 doit signifier Tonne/Ha en chinois!
    Il faudrait rechoper l’étude complète pour les coef de profondeur . Ce qui est passionanr c’est que les radicelles sont « caduques » comme les feuilles et que la quantité de MO dispo pour les Mycés est énorme . Le processus devient donc structurel plutot que conjoncturel :::::::
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    Fine root distribution, seasonal pattern and production in four plantations compared with a natural forest in Subtropical China
    Auteur(s) / Author(s)
    YANG Yu-Sheng (1) ; CHEN Guang-Shui (1) ; LIN Peng (2) ; XIE Jin-Sheng (3) ; GUO Jian-Fen (1) ;
    Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
    (1) Dept. of Geography Science, Fujian Normal University, Fuzhou 350007, CHINE
    (2) Dept. of Life Science, Xiamen University, Xiamen 361005, CHINE
    (3) Dept. of Forestry, Fujian Agriculture and Forestry University, Fuzhou 350002, CHINE
    Résumé / Abstract
    La répartition, l’évolution selon les saisons et la production nette de radicelles (< 2mm en diamètre) ont été étudiées de 1999 à 2001 dans deux plantations âgées de 33 ans de deux conifères, le sapin de Chine (Cunninghamia lancolata, CF) et Fokienia hodginsii (FH) ainsi que dans deux plantations de feuillus, Ormosia xylocarpa (OX) et Castanopsis kawakamii (CK). Celles-ci ont été comparées à une forêt naturelle voisine de Castanopsis kawakamii (NF, 150 ans) à Samming, Fujian, Chine. La biomasse et la nécromasse de radicelles ont été obtenues par carottage dans le sol effectué deux fois par mois. Les carottes de sol ont été divisées en 10 éléments selon la profondeur: 0 ∼ 10, 10 ∼ 20, 20 ∼ 30, 30 ∼ 40, 40 ∼ 50, 50 ∼ 60, 60 ∼ 70, 70 ∼ 80, 80 ∼ 90, et 90 ∼ 100 cm. On a utilisé des sacs à litière (18 x 18 cm2, maille de 0,25 mm) pour déterminer le taux de décomposition des radicelles ( CK > FH > OX > CF. On a enregistré des différences significatives de biomasse et nécromasse, selon les saisons dans tous les peuplements (P 0,05). Pour tous les peuplements, on enregistre un pic de biomasse de radicelles au début du printemps (mars), les valeurs minimum intervenant au cours d’étés secs ou d’hivers froids. Pour le NF, 59,8 % de la biomasse de radicelles se situe dans la zone superficielle du sol (0-10 cm) où les différences de biomasse de radicelles entre peuplements sont les plus marquées, les valeurs pour NF étant respectivement 2,37 fois, 3,55 fois, 8,12 fois et 17,12 fois plus élevées que celles de CK, FH, CF, et OX. Les pourcentages de la biomasse d’origine, perdue pendant la première année de décomposition, vont de 43 % à 56 % pour FH, de 68 à 80 % pour NF. Les moyennes annuelles de décomposition, mortalité et production des racines s’étagent entre 8,47 Mg ha-1 a-1, 8,63 Mg ha-1 a-1 et 9,5 Mg ha-1 a-1 dans le NF à 2,50, 2,49 et 2,51 Mg ha-1 a-1 pour le CF, avec par ordre décroissant, NF > CK > FH > OX > CF. Le taux de turnover de racines va de 1,48 a-1 pour FH à 1,78 a-1 pour N » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » »
    Il reste a traduire et interpreter ce texte .
    En premiere etude rapide , la production nde radicelle n’est pas forcément annuelle mais pluriannuelle. Mg ça peut etre Mégagramme /hectare ?

  2. Bonjour.
    Tournée de J HEBERT du Quebec en fr , séeies de conf ds l’ouest et paris . Vu et apprécié a Bordeaux ? Ambiance un peu condescendante locale mais Hebert est d’un super contact.
    Satisfait completement de ma 2e année de jardinage sur BRF.Je récolte les dernieres courgettes (Nices) et Les tomates démarrées sous serre jusqu’à début juin , qui étaient les premieres a produire seront les dernieres : 3m de haut , la production de marmande est stupéfiante (je ne sais si elle est hybride. les San marzano produisent moins . Pas de maladie . Les plants en pleine terre sont plutot ratés (non taille et cages ….) mais je pense que mon erreur de repiquage (broyat frais ds le terreau =plants rachto et jaunes )en est la cause , plus que mon refus de mette du compost . J’aurais du balancer les plants ;ils n’ont jamais vraiment récupéré.Le reste sur BRF est plus que satisfaisant . Sur mon putain de sol graveleux sableux , c’est la premiere fois que j’ai des carottes présentables et des salades pommées . Idem pour les oignons énormes et poireaux super. Pas d’arrosage (mais max de 10 jours entre 2 pluies) et pas de maladie sauf invasion de bestioles sur les choux . Pas de limaces alors que c’en était gavé l’année derniere(merles tout l’hiver)
    Ce qui me frappe le plus c’est le gout renforcé (carottes par ex ) mais bon c’est suggestif le gout!. Je referme la serre la nuit , les tomates ont l’air de persister a produire.

  3. à Lyon et à coté, il m’a été donné d’être présenté (enfin!) à l’ambroisie, pour de vrai. qui n’a pas l’air si terrible que ça, mais bon, c’est la fin du pollen.
    J’ai pu voir aussi, dans une seule rue, la rue Chalopin (près de Saxe-Gambetta) de merveilleuses plante qui poussaient en plein sur le trotoir, notament sous les rembardes. Des fleurs, notament…Elles poussent dans des rectangles étroits (je dirai 6cm*60 cm environ) mais suffisants pour qu’elles s’épanouïssent. ça a l’air fait formelleme, par les services de la ville, mais comme ça n’est que dans une rue, on pourrait aussi croire à un acte de guerilla jardinière., je ne sais pas… ça ne déplait pas aux gens du coin, puisqu’ils laissent tout
    pousser.
    Autre chose, Lyon se vante de ne plus utiliser de produit chimique pour ses espace verts depuis 2002. Autour de certains arbres, on a un herbage très touffu toléré…

  4. A limoges, ce n’est pas du BRF mais du bois mort broyé qui mulche le pied des arbres,
    d’après une des responsables des espaces verts de la ville.
    Un autre avantage du BRF pour cet usage pourrait être d’éviter les crottes sur les trottoirs car les animaux sont très attirés par son odeur.

  5. Non, je ne suis pas connecté ces jours.
    Pour le lien, c’est pas grave, j’ai contourné l’interdiction. Mes fans feront l’effort de copier-coller.

  6. mmm, le gestionnaire antispam de commentaire du blog les avaient identifés comme du spam, je m’en suis occupé. J’espère que cela n’arrivera plus.
    As-tu essayé de te connecter pour poster des commentaires avec lien ?

  7. Sinon, les services de la mairie de Paris testent une nouvelle manière de gérer le peu de terre qui reste, autour des arbres, en laissant pousser l’herbe autour, en certains endroits.
    Une longue disgression qui part de cette remarque est lisible sur la page à laquelle on accède en copiant-collant cette adresse (on ne peux plus poster de message avec lien sur ce blog?)
    bap.propagande.org/modules.php?name=Forums&file=viewtopic&p=27928&sid=288c1fb026064c2ebdc9da37d3263700#27928

  8. Sinon, les services de la mairie de Paris testent une nouvelle manière de gérer le peu de terre qui reste, autour des arbres, en laissant pousser l’herbe autour, en certains endroits.
    Une longue disgression qui part de cette remarque est lisible dans la premier partie du 5ème message du lien que j’ai mis sur ma signature…

  9. L’hiver dernier, j’ai vu un élageur à Paris, avec un beau broyeur, et beaucoup de BRF. Mais il n’avait pas de débouché à sa production de BRF, et était triste de devoir jetter tout ça en déchetterie…

  10. Ca me semble assez logique que le BRF perce plus facilement en ville qu’à la campagne. Il n’y a pas d’impératif de productivité, donc moins d’inquiétudes à tester quelque chose de nouveau. En revanche, les points positifs (eau, adventices, fertilisation à long terme) restent valables. Et la matière est là. En plus, en ville, il est bien plus difficile de s’en débarrasser par le feu. Les déchets sont beaucoup plus largement broyés qu’à la campagne. Tout concourt donc à ce que le BRF se développe beaucoup plus vite dans un cadre urbain et d’agrément que dans un cadre rural et productif.

    En revanche, on peut espérer que l’utilisation urbaine rejaillisse progressivement sur l’utilisation rurale : en popularisant la chose, et en permettant l’expérimentation là où l’échec n’est pas critique. D’autant plus si les espaces verts se mettent à planter des espèces potagères. Ca pourrait être marrant que le BRF soit principalement expérimenté en ville sur des potager à vocation purement esthétique. Bon, je ne sais pas si ça ferait rire Dupety…

  11. Il y déjà réconciliation des services des espaces verts avec leurs propres déchets, je trouve ça pas mal
    Oui, carrément.
    En fait ce qui m’a étonné de prime abord c’est qu’un des domaines où le brf semble connaître la plus grande expansion est assez éloigné, « culturellement », de l’approche qu’en faisaient par exemple Jacky Dupéty et lilirevival sur le forum onpeutlefaire.com (vers novembre et décembre 2005, mais j’arrive pas à afficher forum pour te retrouver les messages). En gros l’idée était que l’agriculture, et la civilisation qui va de pair, s’étaient créées en tournant le dos aux forêts, voire en les éliminant progressivement, pour des raisons à la fois pratiques (défrichage de nouveaux terrains) et « anthropologiques » (peur inconsciente de la forêt). Mais bon je résume, il y aurait beaucoup à en dire (et pis c’est l’heure de manger).

  12. Réconciliation avec la forêt en pleine agglomération parisienne, c’est pas évident. Il y déjà réconciliation des services des espaces verts avec leurs propres déchets, je trouve ça pas mal. Et puis des économies de diverses choses… Mais qui sont les « certains brf-istes » dont tu parles ?

  13. C’est étonnant. Pas dans l’aspect pédogénèse et avantages du brf en tant que mulch, mais surtout dans le côté « propret » de cet usage du brf, bien loin de la philosophie, promue par certains brf-istes, de réconciliation avec les forêts et les choses obscures qui s’y passent.

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