La visite début novembre du jardin de mon père, sur lequel j’effectue quelques interventions, m’a apporté de bonnes surprises.
À en croire certains, et comme je l’avais trop longuement exposé dans un précédant article, le mourron des oiseaux indique un sol en bon état. Or ce jardin était littéralement envahi , comme on le voit sur cette photo : http://jeuf.free.fr/mouron2.JPG .
De plus cette invasion a d’autres avantages : ça s’enlève d’un coup de rateau! Avec le mourron des oiseaux, finit le travail fastidieux de désherbage. En plus de cela, ça protège le sol de la battance pluie, autant ou peut-être mieux que le pailli de branche de charmille ou n’importe quel couvert végétal.
Je suppose que la venue de cette plante est due à un bonne préparation du sol, notament l’apport au printemps de compost que j’avais fait l’an dernier.
Comme on l’avait déjà noté ici, si le but est d’obtenir un jardin qui se caractérise par l’absence de problème de mauvaises herbes et beaucoup d’humus, c’est facile tant qu’on a plein de matière organique et qu’on ne la gère pas n’importe comment (comme enterrer des matières carbonées, ou laisser les matière azotées ensembles former un cloaque). Ou qu’on ne jette pas cette MO, évidemment (bruler les branches, évacuer le gazon…).
Dans le cas de ce jardin auvergnat, trois voies différentes ont été explorées, qui aboutissent au même résultat de protection du sol et réduction des herbes spontannées du jardin :
-Matière organique azotée (tonte de gazon épandu par mon père)–> couverture du sol–> protection contre l’érosion–>pas de mauvaise herbe, apport de MO, etc
-Matière organique carbone (taille de charmille, avec feuille et branche. Voir http://jeuf.free.fr/charme.JPG) –> couverture du sol–> protection contre l’érosion–>pas de mauvaise herbe, humification, etc
-Matières organiques carbonées et azotée –> mélange donnant un compost–> compost incorporé en surface au printemps –>humification–> sol riche faisant venir le mouron des oiseaux, de l’été jusqu’au printemps suivant –>couverture du sol en mourron–> protection contre l’érosion, pas d’herbe difficile à enlever (concurrence faite à toutes les autres)
On voit là aussi, que le compost est une étape un peu superfétatoire…L’épandage directe de MO sur le sol est plus rapide. Elles pourront être enlevées sans mal au printemps prochain.
On pourrait en rajouter une quatrième méthode : j’ai mis un peu de broyat de branches (peut-on l’apeller BRF alors que j’ai laissé les feuilles?) en certains endroits.
À côté de cela, j’observe les jardins des voisins, ça ne se passe pas pareil du tout. Il y a notament du paturin annuel sur certains d’entre eux.
Le fait que ces jardins soient recouverts de quelques maigres pied de paturin contre lesquels s’acharnent les jardiniers, au lieu d’être envahi de mourron comme le mien, prouve je pense que ce mourron vient bien d’une bonne préparation en du sol sur mon seul jardin plutot que des condition météo de cet automne.
Mais j’ai vu pire que des jardins parsemés de paturin, j’en ai vu couverts de Mercuriales, cette plante de la famille des euphorbiacées, toxique à manger, et qui indique un sol pollué. Je fais l’hypothèse que les voisins qui ont cela ont utilisé des désherbants (et pas ceux qui ont du paturin seulement)…
Bref, partant de ce peu d’informations éparses, j’échaffaude des théories sur la façon de se donner du travail dans un jardin (du moins sur les sols argileux semblables à celui de mon village), mises sous la forme d’un tout petit conte… qui fera l’objet de la suite de cet article.
Notes complémentaires :
-Ce texte et la suite qui viendra, est issu en grande partie d’un des mes posts le le forum agricool (www.agricool.net).
-À venir sur ce blog, un article par semaine pendant au moins un mois et demi, restez avec nous..
-Si certains ont trouvé que je ne fais que rappeler des choses connues depuis longtemps, déjà écrites sur ce blog, promis je nous repèterai moins dans ces futurs articles (hors la partie 2/2 de celui-ci).
Disons qu’elle résistent peut-être mieux au polluants que les autres plantes. Les autre ne peuevnt pas pousser (ou moins), elles se trouvent alors favorisées.
Ce dans une conception individualiste et séquencée, scientifique quoi, de la nature.
Parce qu’on peut proposer une approche, où la nature forme un Tout : et dans ce conception les plantes toxiques poussent sur les sols pollués pour signaler aux autre êtres vivants végétariens ou omnivores de ne pas récolter de choses à manger sur la parcelle contaminée.
Ok; on voit effectivement souvent des mercuriales *annuelles* au bord des champs de grandes cultures, comme les daturas, qui sont aussi réputées signaler la pollution. Dans la littérature sur les plantes bio-indicatrices, dit-on pourquoi ces plantes ont une affinité avec les terres polluées? Ce n’est pas plutôt l’occupation humaine qui favorise ces plantes (rudérales, nitrophiles)? J’ai du mal à croire à un lien direct avec la pollution.
Correction : Les bois et taillis accueilleront la mercuriale *vivace*, qui est un indicateur de bonne santé du sol !
Bonjour,
D’après la description de Jeuf, il doit s’agir de mercuriale annuelle, qui est un indicateur alarmant. Les bois et taillis accueilleront davantage la mercuriale annuelle qui, au contraire, est un indicateur de bonne santé du sol.
Enfin, c’est ce que raconte mon Encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales…
C’est bien imprudent de manger plein d’une plante que l’on a pas exactement identifié… Mais d’après la photo, ça semble bien être de la stellaire intermédiaire; on en mange beaucoup au Japon, je crois.
Mais pourquoi diaboliser la mercuriale? Elle existait avant la pollution, non? On en trouve des colonies dans des forêts domaniales, souvent dans des taillis, où la pollution est quasi-nulle. As-tu des informations plus précises sur cette association avec la pollution?
il y a bien de petite fleurs blanches, mais effectivement l’identification absolue n’est pas possible, étant donné qu’il n’existe pas de « concept » de mouron blanc indépendant des humains qui l’ont forgé. Si je crois l’identifer, ce serait à partir d’autres photos que des spécialistes ont pris, donc je peux aussi me tromper, et eux aussi.
Alors, oui , j’en ai mangé plein, il y a un mois.
Pour la matière carbonée : d’après certains auteurs, mise en terre comme ça elle se fossilise, n’apporte rien pour le sol, tout comme le charbon par exemple….elle est même nuisible.
La photo du mouron des oiseaux ne permet pas une identification absolue, mais s’il s’agit de Stellaria media (stellaire, petite fleurs blanches) alors c’est en plus une excellente plante comestible, à manger en salade.
Mais pourquoi ne faut-il pas enterrer de matière carbonée ? Sauf erreur Fukuoka enterrait profondément des sections de tronc ou des grosses branches.