Avenir de l’humus?

Récemment, une sympathisante de l’association me racontait que dans le livre « Permaculture », l’auteur expliquait qu’avant de se lancer dans un jardin, il faut parfaitement maitriser ce qu’il se passe sur le pas de sa porte, en tant que petit espace à cultiver. Puis on pouvait progresser par étapes successives, en augmentant à chaque fois la taille.
Est-ce donc en application inconsciente de ce principe, que j’ai tout aussi inconsciemment acquis la méthode pour « faire venir le grain », à partir du pot de fleur que j’ai mis en place sur mon balcon à Paris? Encore une supposition issue de spéculations irrationnelles, ou de la magique humique selon le point de vue, qui ne pourra être jamais être vérifiée scientifiquement.
En effet; je déclarai clos mon jardin auvergnat (environ 30m² pris ici et là) en novembre 2007.  En février 2008 je mettai en place un petit pot de terre à Paris, sans grand espoir. Mais j’arrive finalement à avoir quelques plantes aromatiques en très bonne santé, ce qui est encourageant.
Il fallait,en terme de maitrise de territoire, revenir à la base, « toucher le fond » en terme de réduction de surface, et repartir d’un bon pied…
Et ensuite, comme déjà mentionné, j’ai réouvert un jardin de 8m² en aout 2008 (à ne pas confondre avec celui de mon père sur lequel j’interviens un peu et dont il a été question dans le précédant article). Et je suis très sastifait du résultat, là aussi. Je constate début novembre que des plantes vigoureuses de blé, de fèves, de radis Minowase, se sont débrouillés, sans aucune intervention depuis le semis il y a deux mois, pour germer, croître et fructifier, et ce sans que les feuilles de ces plantes ne présentent pas de trace de maladie ou d’attaque d’insectes.
Voir une photo : http://jeuf.free.fr/ble.JPG
J’en déduis que la préparation de la terre, et du compost mis dessus, furent bonnes, ce qui permet à ces plantes, dont les racines sont bien nourries, d’être en forme. Reste à savoir si j’étendrai cela à des surfaces plus grandes ou pas pour donner une suite (géométrique).
[Notons la légèreté des considérations qui m’animent et sur lesquelles je disserte, la frivolité qu’il y a à se réjouir de voir des feuilles vivantes aux nervures bien formées, à l’heure où une crise économique majeur secoue(rait) la planète et où des centaines de gigadollars sont engloutis on ne sait où. Mais ce n’est pas sans lien…]

Qu’est-ce qui dont m’a poussé à faire correctement et réussir cette préparation? Le fait de savoir ce qu’on fait et vers quoi en tend, rend le travail plus facile et moins pénible, comme déjà noté dans un autre article. Le fait, aussi et surtout de donner un sens à ce qu’on fait (en l’occurence, ce fut pour moi la volonté d’acquérir quelques connaissances pratiques sur les êtres verts avec des feuilles). Tel est le pouvoir de la sujétion de l’esprit sur le corps. Par exemple, question travail, effectuer dix kilomètres en vélo chargé de plusieurs kg de matériaux, dans la pluie et le froid, avec une grosse montée à la fin, sans rien attendre en retour, peut paraître une tâche insupportable à beaucoup de nos contemporains citadins. Je l’ai fait pourtant, il y a quelques semaines, pour porter des déchets organiques que je n’ai pas produit moi-même, parce que je préférai les voir compostés plutot qu’incinérés. Je n’ai pas ressenti ce trajet comme fastidieux. Cela ne relève pas d’une vertue personnelle, mais uniquement d’une direction prise par l’esprit; et d’ailleurs d’autres personnes, suivant les conditions qui leur sont donnés, effectuent des tâches qui paraîtront bien plus pénibles.

Aujourd’hui se pose la question de l’avenir du Sens de l’Humus, coté jardin, qui vraisemblablement manque de bras. Je n’ai pas d’admonestation à faire sur ce point : je n’ai jamais beaucoup aidé au jardin montreuillois avec mes bras. Suivant les considérations esquissées ci-dessus : dans les conditions qui me sont données en Auvergne, j’arrive à brasser beaucoup plus de matière, activer beaucoup plus mes bras et « sauver » par exemple des quintaux de branches de taille du feu, et mystérieusement dans les conditions montreuilloises je n’arrive pas à faire grand chose autre que rendre visite (et parce que je m’active en auvergne, je pense ne pas mériter reproche de ma passivité à Montreuil; je tenais à m’expliquer sur ce sujet) .
Plus inquiétant serait donc le non-mobilisation pour reprendre l’activité de jardinnage printemps 2009 à la suite de Fabien, qui part en janvier. Cette lacune est en contradiction avec ce le fait qu’on serait tentés de penser qu’on verrait surgir foison de candidats, depuis une ville et un sociotope qu’on imagine bourré à craquer d’écolos prêts à se jeter dans la terre, au moindre cm² disponible. Serait-ce là une victoire ultime de de la machine économique qui ne cesse de nous déposséder? (déposseder des outils de production, du sens de notre travail, de notre vouloir-vivre…)
Notre ami Christophe au moins, se dit prêt à continuer l’aventure, si il n’est pas seul (si je ne me trompe, dans ce résumé), d’entretenir ce jardin qui est fort beau, ne l’oublions pas. Mais il semble que précisément il manque de soutien, ce qui est décourageant pour continuer.

La désaffection pour les activités jardinnières n’est pourtant pas partagée partout, comme on peut le lire en bas de ce message : http://forum.decroissance.info/viewtopic.php?p=44911#44911
qui nous parle d’une expérience lyonnaise réussie.
Je ne saurai ce qu’il faut en conclure….

3 commentaires sur « Avenir de l’humus? »

  1. Bonjoir, j’ai trouve votre conversation sur le web en cherchant ‘permaculture a Paris’.

    Ce que je fais, c’est de decouper les verdures en petits morceaux avec un secateur, et deposer sous des arbustes dans des parcs et jardins. Cela fait du compost/mulch dans les lieux ou les oiseaux sauvages peuvent venir chercher des araignees et autres petits betes.

    Autrement, est-ce que vous avez pense a creer une ‘wormerie’ (petit ben a compost avec les vers de terre) Ca devrait se trouver a Paris. Sinon, googlez ‘wiggly wigglers’ en Angleterre. C’est parfait pour les balcons.

    Meilleurs voeux, Jennifer (garden designer en Angleterre)

  2. Salut,
    pour trouver de la terre « bonne », je sais pas. J’ai pris celle des murs à peche pour le pot du balcon mentionnée dans cet article, je ne me suis pas posé de question sur sa qualité.

    Pour amener les déchets organiques en vue d’un compostage, le jardin des murs à pêche est un bon débouché pour les miens, je le fais tous les trois semaines à peu près, et notament ce dimanche 21 décembre. On peut se voir un de ces jours, contactez-nous (jeuf à no-log.org.)

  3. bonjour

    moi je suis partant pour aider !
    en fait j’ai aussi postulé au poste de médiateur pour MAP, mais peu importe, je suis intéressé pour vous rencontrer et rejoindre votre action. On pourra en reparler après les vacances?!

    Dans l’immédiat, je cherche un endroit où déposer mon compost… car visiblement la ville de montreuil n’a pas encore songé aux bacs collectifs répartis dans les différents quartiers.

    Autre question, j’aimerais bien expérimenter le pot en appartement avec qq pousses, mais où trouver une bonne terre?
    olivier

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