Un nouvel article du blog 1000 idées pour la Corse (idée n°9).
Voici une invention déjà ancienne, qui, si elle ne peut pas forcément fonctionner partout, peut sans doute rendre ici ou là un service précieux. Je la trouve d’une grande beauté conceptuelle. Simple, solide, efficace… et parfaitement économe. Une fois installée, elle fonctionne toute seule, sans énergie autre que celle de l’eau qui la traverse.
Sa fonction est de faire remonter de l’eau à un niveau nettement supérieur au niveau d’origine. Reliée à une source d’eau courante, elle utilise la force de l’eau qui la traverse pour propulser une partie de cette eau avec une puissance suffisante pour gagner plusieurs mètres, voire plusieurs dizaines de mètre. On l’appelle bélier hydraulique, ou pompe bélier. Je ne saurais pas faire mieux que cette présentation, alors, faites un détour avant de lire la suite.
Bon, le principe est compris ? On fait couler de l’eau dans un tuyau en pente, sur quelques décimètres ou mètres de dénivelée, jusqu’au bélier. En entrant dans le bélier, elle ferme le premier clapet situé au bout du bélier. Cette fermeture brutale provoque une onde de choc. Cette onde de choc fait entrer un peu d’eau dans la cloche, comprime l’air qui y est contenu. Cet air comprimé repousse l’eau, qui referme le clapet d’entrée de la cloche (le second clapet), et repart par le tuyau de sortie avec une importante pression. Elle a alors suffisamment d’énergie pour remonter jusqu’à 15 fois la dénivélation de départ. Les lycéens de l’histoire font monter de l’eau au sixième étage de leur lycée. L’eau en excès est rejetée par la pompe, par le premier clapet.
En fonctionnement, la pompe a un mouvement rythmique régulier, plus ou moins rapide selon le type d’installation. On trouve pas mal de vidéos sur Internet, notamment celle-ci et celle-là (avec la musique en prime). C’est beau comme un coeur qui bat, aussi fascinant qu’un lombricompost.
Une petite pompe bricolée est très bon marché. Une pompe professionnelle, telle que celles fabriquées par la société Walton coute assez cher, mais, presque sans entretien, sa durée de vie est de l’ordre du siècle.
Peu d’entretien, pas de carburant ni de prise de courant… il n’y a qu’à laisser pomper le bélier. En plus c’est éducatif, ça devrait plaire aux Petits Débrouillards. Que demande le peuple ?
Merci à Lottà pour cet excellent document :
http://www.codeart.org/pdf/dossier/document-83.pdf
Si vous connaissez une installation de pompe bélier en Corse, je veux bien la connaître.
Si vous en bricolez une, faites-le savoir.
Lien vers le site internet de l’entreprise Walton, le son de la page d’accueil est celui d’une grosse pompe bélier.
Des précisions sur la réalisation d’une pompe bricolée sur le site d’éconologie (faut déblayer les pubs pour trouver les infos).
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