Jouer collectif

Texte de fabien initialement publié sur le blog 1000 idées pour la Corse, idée n°61

Pour les lecteurs qui pensent que je me suis trop emballé dans mon billet précédent, ne vous inquiétez pas, c’était provisoire. Me revoici donc avec la tête de retour sur les épaules, et une conviction encore un peu plus assurée qu’hier : si on veut que des groupes humains bourrés de bonnes intentions parviennent à faire de belles choses, il nous faut apprendre, ou réapprendre, à jouer collectif.

Il est impératif, si nous voulons changer les choses pour le meilleur, que nous soyons capables de changer notre manière de concevoir les groupes humains. De même qu’on ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés, on ne change pas les comportements d’un groupe ou des individus d’un groupe en conservant les modes d’organisation qui les ont encouragés.

Je m’explique : tant que les organisations qui veulent changer (voire sauver) le monde seront organisées de la même manière que celles qui le détruisent, elle risquent fort d’aboutir à des résultats pas très éloignés de ce qu’elles combattent. Notamment, tant qu’elles comporteront des structures hiérarchiques classiques, avec des personnes bien identifiées au sommet, il y aura des luttes de pouvoir pour arriver à ce sommet, des dirigeant à l’égo démesuré et des abus de pouvoir.

Il faut donc que nous apprenions (et par expérience, ça nécessite un apprentissage) à diriger nos associations, nos groupes, de manière collégiale. Il faut que chaque décision du groupe associe chaque membre du groupe à parts égales. En tout cas chaque membre qui exprime son désir de participer à la décision.

C’est ainsi que nous avons fonctionné au Sens de l’Humus, et nous n’avons eu qu’à nous en féliciter. Un tel fonctionnement collégial peut sans difficulté être appliqué à une association classique (avec président-trésorier-secrétaire), et c’est ainsi que fonctionnait le Sens de l’Humus. Jamais une décision n’a été prise par le bureau, ou par le président seul. Mais il faut savoir qu’il est parfaitement possible et légal de déposer des statuts pour une association gérée collégialement. Elle n’a alors ni président, ni trésorier, ni secrétaire.

La première solution (fonctionnement collégial dans une structure classique) a pour avantage de ne pas effaroucher d’éventuels partenaires ou financeurs. L’inconvénient étant bien entendu qu’un abus de pouvoir reste possible. La seconde solution est plus inconfortable, dans le sens où on vous demandera sans arrêt pourquoi vous n’avez pas de président et de trésorier, mais elle est un signal fort donné à tous ceux qui pourront s’intéresser à votre association, et un garde-fou puissant contre des tentatives de personnalisation du groupe.

Une telle gestion collégiale implique évidemment que tout le groupe fasse un certain effort individuel et collectif pour se hisser à la hauteur des responsabilités dont chacun a la part. C’est plus compliqué, mais c’est évidemment ça qui est fondamental : la responsabilisation de tous, qui évite donc la prise de pouvoir individuel, mais aussi la tentation de laisser à une ou deux personnes la charge de toutes les tâches de direction. A tous, et à chacun, de trouver les méthodes permettant aux moins disponibles de faire leur part, aux moins compétents de se former, aux plus timides de s’exprimer.

En ce qui concerne la prise de parole et de décision, s’inspirer de la méthode dite du consensus peut être une excellente chose. Elle peut être simplifiée et adaptée afin de correspondre à la culture du groupe qui l’utilise.

N’oubliez pas d’aller faire un tour sur l’agenda citoyen, il se passe sûrement des choses.

Retrouvez tous les articles de 1000 idées pour la Corse.

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4 commentaires sur « Jouer collectif »

  1. Songes

    D’une Rive, à l’Esprit ,
    les Mots s’en viennent , Longer nos Vies ,
    Par Courants , en Surface , la Mémoire du Passé .
    Les Songes Naissent d’un Regard , dans le Lit des Rivières ,
    Quand le Temps laisse aller ,
    Toute une Onde s’écouler.
    A l’hors les Songes aux vents Murmurent ,
    Prennent En vol , d’autres Formes Essentielles .
    Coulent à Flots , s’amoncellent , et voyagent vers Mère ,
    Lissant là des effluves , qu’il nous faut Traverser ,
    Pour comprendre le Chemin , aux Rayons d’un Soleil.
    L’Astre nous vient de l’ Azur , effleurer notre main. .
    ~
    Les Songes Laissent , dans le Nid des Lisières ,
    Des Silhouettes Ethérées , d’une Ancienne Frontière .
    Passés sous Lames , Compagnons d’infortune .
    Des Esprits Oubliés , des Fantômes Ephémères ,
    Hantent les Nuits d’une Sombre Rancune.
    Lèvent l’encre par des Cris , sur nos pages d’Amertume ,
    Ils se Teintent au passage, des Peines Ombres de L’une ,
    En bleu Ciel des Gris , d’ âpres Verts d’Outre Mers ,
    Décrivant des Sillages , par une pointe de Plume .
    ~
    Ils Reflètent par l’Esprit,
    Traversent l’âme par la Souche ,
    Se languissent des Racines ,
    Quand la Dame nous Touchent ,
    Et que Luit, l’Origine.
    Quand le Vers fait Mouche .
    ~
    D’une si Frêle Naissance ,
    l’esprit vient, à grandir .
    Des Visions prennent Sens ,
    Pour des Songes à Venir .
    Le Regard , se délie ,
    Prends Conscience de l’Essence ,
    Des Nuances par l’Infime.
    Onde Berceau , de ma Vie ,
    La Lumière est Sublime ,
    Quand elle Dore , en ton Lit .
    ~
    Un Songe passe , et l’amer prends Place .
    ~
    C’est par l’ Egard , envers l’Ancien ,
    Qu’un Monde s’entrouvre , menant aux Liens ,
    Sur les Livrées , en la Forêt , les Arbres se portent sous vents des Songes .
    Une Onde à part , au Coeur des Bois, la Dame invite,
    quand vient l’Hiver.
    A prendre l’étrange ,qui se prolonge , Vivre en Souvenirs,
    à fleur des Hauts.
    Des Nuits passées au Chant de l’Une .
    Prendre au Couchant de Veines Lumières , Suivre à l’Orée ,
    l’Hors d’ Autrefois .
    Les Mots Venant à Leurs Manières ,Veiller l’ Ecorce ,
    graver les Voix .
    Dans les Sillons des Âmes Soeurs ,
    Par son Amour des larmes d’ Hiers ,
    En Songes Demeures .

    Quand souffle l’Automne dans l’ Ether , Elle Donne un Nom ,
    aux Arbres Pairs.
    Auprès des Feuilles , la Dame Songe . Trouvant des Bras ,
    son Corps s’allonge.
    Contre l’ Ecorce , à même le Bois . Les Corps l’ écoute ,
    elle les reçoit.
    Au Long des Veines , un Coeur se Bat pour voir l’ Aurore ,
    C’est là le Chant , un Songe Ainé .

    Par le Touchant , Hors des Reflets ,
    des Dames sont liées à l’Onde Nature ,
    Un Monde nous vient , un Ephémère ,
    des Esprits nés sous la Lumière .
    La nuit recouvre les Plaies profondes ,
    Un Monde ou l’ Hêtre pleure chaque Soir.
    Bercés au cours d’une longue Histoire ,
    Par le Souvenir , d’un Songe Mémoire .
    Les Arbres Renaissent , l’ Echo Résonne ,
    Des vieilles Paroles que le Vent Tonne ,
    Douce est la Main de la détresse .
    Le Songe est Loin , il s’abandonne ,
    Effleure l’Ambre des Tours ,
    Ornent l’Ombre par l’ Ivoire ,
    Ecorce le Sombre , Cerne l’ivresse ,
    Au Désespoir , envie l’espoir ,
    De vivre un jour au bon Vouloir
    D’une Terre des Hommes Unis Autour,
    Des Vieilles Racines d’un Bois de Vies.
    l’Arbre Couronne d’une Dame d’Amour.

    NéO~

    http://drenagoram4444.wordpress.com/songes/

  2. Jouer collectif, c’est primordial, mais encore faut-il que le collectif ne soit pas que de façade. J’ai connu une AMAP où on expédiait des questions importantes à main levée, personne ne protestait alors qu’il y avait des désaccords profonds.

  3. Salut Fabien,

    Oui, oui, tu peux mettre au présent « fonctionne », sachant qu’il faut aussi relativiser et que lorsqu’on est peu et qu’il y a des urgences, bah on décide parce qu’on a pas le choix. Mais effectivement l’association ne prend aucune décision importante sans en référer au groupe, et s’efforce de jouer le plus collectif possible comme tu dis. Sachant aussi que plus on veut faire du collectif plus il faut être organisé et ça n’a rien d’évident et encore moins d’inné.
    J’aurai largement de quoi dire sur l’exemple de la compostière « collective » du square République (de son petit nom Lulu) que nous essayons avec une volonté farouche et contre vents et marées d’autogérer ! (cela fera peut-être partie d’un petit message sur le blog d’ailleurs, c’est riche d’enseignement).

    Par ailleurs toi qui a fait l’éloge d’un certain Franck Lepage, je t’invite et vous invite à regarder son dictionnaire de la langue de bois.
    Ce mot qui avait de la valeur mais qu’on a adjectivé pour lui faire perdre son sens…
    Je l’ai réentendu traîner ce matin à la radio, à terre à terre d’ailleurs (parenthèse : dans la très bonne émission de Ruth Stégassy – sur les dérives de la bio – super intéressant et pertinent : http://terreaterre.ww7.be/Les-derives-de-la-bio.html : je referme la parenthèse)
    projet citoyen ; alimentation citoyenne ; rencontre citoyenne ; entreprise citoyenne ; truc machin citoyen ; etc. etc.
    Ce mot me tape sur les nerfs grave !!!!!

    http://www.scoplepave.org/ledico/definitions/citoyennete.htm

    Je me calme….

    Répétons tranquillement :
    « Est citoyen celui dont la volonté produit du droit »
    « Est citoyen celui dont la volonté produit du droit »
    « Est citoyen celui dont la volonté produit du droit »….

    Le capitalisme travaille aussi à détruire les mots, travaillons à le détruire méticuleusement, il est sournois, le salopard !

    Frèd

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