Retour sur le terrain d’Agroforesterie

Flash-back et digression historique. Avec la machine à vapeur régie par les principes de la thermodynamique, eut lieu en Europe il y a un peu plus de deux siècles la Révolution Industrielle. L’énergie physique à disposition des hommes a été multipliée par plus de dix depuis. Dans ce cadre, les pays européens, France et Allemagne notamment, se fâchèrent fort. Cela donna lieu à trois guerres, la seconde (en partie pour venger la première) fut tout à fait épouvantable, la troisième (en partie vengeant la seconde) fut de très loin largement pire. Puis, à la suite de cette atroce belle, les pays européens, du moins la plupart, préférèrent ne plus continuer le cycle des punitions/vengeances, et se mirent en choeur à oeuvrer tous ensemble à leur Développement Economique commun, continuation largement plus destructrice de la révolution industrielle qui n’en a pas fini de révolutionner la géologie terrestre (suivant l’idée de Bernard Charbonneau).

La construction de la Ligne à Grande Vitesse Est, qui permet de relier rapidement Paris à l’Allemagne, est un nouveau signe fort montrant que les conflits entre les deux pays sont bien finis. Il est à noter que la construction d’un de ces derniers avatars de la Révolution Industrielle (une LGV) remue beaucoup de terrains, sur une largeur autrement plus importante que celle des deux écartement de rails. Dans leur Développement Economique main dans la main vers on ne sait quoi et dont un dénouement difficile n’est pas à exclure, les pays européens industrialisés ne ménagent pas la Terre, bien moins que lorsqu’ils se faisaient la guerre entre eux, selon de nombreux indicateurs. C’est un peu là où nous voulons en venir. Car, sur un de ces « délaissés » de LGV, terrain maltraité entre trois grandes lignes ferroviaires, se trouve malgré tout quelque chose d’exceptionnel : des expériences en agroforesterie. D’aucuns s’en souviennent, ce fit  l’objet d’un article sur ce même blog il y a plus de trois ans ( https://senshumus.wordpress.com/2008/05/14/si-on-semait-des-forets/ ).

L’heure est venue d’en donner quelques nouvelles à travers cet article agrémenté de quelques photographies, prises fin octobre 2011. Quoiqu’il n’y eut pas d’échange entre Agnès, qui s’occupe des lieux, et l’auteur de cet article durant cette longue période (40 mois), celui-ci ne pouvait pas oublier ce qu’il avait vu, ainsi reprise de contact fut sollicitée. Et je fus accueilli, comme si c’était la semaine dernière qu’on s’était quittés.

Pour des raisons de confidentialité, le lieu exact ne sera une fois de plus pas écrit publiquement.

Toutefois je signale  qu’on peut arriver en vélo depuis le canal de ****. Lors qu’on voit cette sortie :

tourner à droite, puis à gauche sur la route, passer sur le canal, sortir de la route à droite, on y est.

On note d’emblée à l’arrivée qu’un déploiement exponentiel d’activités de productions agricoles a eu lieu depuis trois ans. Ainsi les lieux comptent désormais de quelques  dizaines de

et de

pas sauvages du tout, qui gardent l’endroit, tondent et évitent d’avoir recours à un fauchage mécanique..

A cela s’ajoutent un âne, un cheval, fournisseur de matières azotées.

Un immense jardin fournit moult légumes, aussi vaillamment que possible sur cette terre en convalescence, qui a été compactée à outrance, où la bêche ne s’enfonce pas à plus de 20 cm :

Mais les lapins s’en prennent aux plantes sans défense.

Un habitat potentiellement mobile offre le clos et le couvert face aux conditions météo parfois (rarement) hostile, un lit, une douche, un coin cuisine. L’eau de pluie est récupérée pour certains usages.

Un poulailler fait en matériaux récupérés protége des renards la volaille.

Les abeilles produisent le miel local.

Tout cela maintient de la vie sur ces lieux, et donne de très bonnes raisons pour Agnès d’y aller trois fois par semaine,  ce alors que ce terrain, on le rappelle, accueille une expérience unique d’agroforesterie : des arbres ont été semés. Qu’en est-il de son évolution?

Les lapins pullulent, m’a expliqué Agnès, le long des voies ferrées. Comme trois axes ferroviaires convergent tout autour du terrain, les lapins sont là encore plus massivement. Et ce malgré quelque chasse au furet, ayant un effet semblable au vidage d’un lac avec une tasse. Si quelqu’un aime attraper les lapins, il y a de quoi faire…

Ainsi beaucoup d’arbres sont là (m’a t-elle assuré), mais mangés au plus près par les lapins. On les voit difficilement, ils ne dépassent pas beaucoup du sol. Au printemps peut-être seront-ils plus visibles?

L’arrivée de chats (deux chatons, tout mignons cela va de soi, mais ne nous attachons pas trop aux animaux car d’innombrables accidents sont possibles) va t-elle permettre de protéger un périmètre?

Toutefois, les expériences ont été nombreuses, et sur certaines parcelles la forêt arrive, en dépit des lapins et du remaniement du sol.

 

C’est qu’à cet endroit, il y a des graviers comme essai de paillage, où les rongeurs n’aiment pas gratter ;  les petits arbres se sont mieux développés.

Les arbres plantés se portent assez bien.

La « haie morte » a donné naissance à une haie vivante en certains endroits, en d’autres non.

Contribuant à l’activité ininterrompue des lieux, quelques semaines après je suis retourné aider à la pose de grillage qui protégera le jardin des maudits lapins.

Il y a toujours à faire. La vie au grand air, sans aide, ou presque, de machine(s)  thermomécaniques ou électrique : c’est là un contact direct avec les éléments.

Un avis sur « Retour sur le terrain d’Agroforesterie »

  1. Je suis très contente d’avoir des nouvelles d’Agnès, je ne comprends pas bien les mystères faits autour de cette belle expérience, puisqu’elle bénéficie d’un site.
    Mais ne vous inquiétez pas, le secret sera bien…. »gardé » 😉

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