« Elle brûle et n’est pas du poivre, elle cuit mais ce n’est pas le feu, elle pique et ce n’est pas le serpent. »
Une soixantaine de personnes se sont déplacées pour obtenir la réponse à cette devinette et suivre la soirée intégralement consacrée à cette plante magique remplie de vertus.
Le Sens de l’Humus a encore une fois brillé par la qualité et la générosité de ses apéros-grignotages (ici ou là) en proposant aux participants une belle table emplie de préparations à base d’Urtica Dioica.
Au menu, le pesto de Christophe, la mousse et le tsatsiki de Lino et la terrine de Vincent ont enchanté les papilles des plus sceptiques. En effet, mixée ou cuite, elle ne pique plus.
Peu avares de partage, nous levons ici le secret de ces recettes..
Cette belle réception digne d’un ambassadeur en accueillait bien un en son sein, en la personne de Bernard Bertrand, à qui l’on peut dédier sans aucun doute ce titre d’ambassadeur de l’ortie, car c’est bien d’elle dont il s’agit.
En effet, grand spécialiste de cette plante, Bernard lui a consacré plusieurs ouvrages aussi bien en qualité d’auteur (écrivain-paysan) qu’en qualité d’éditeur au travers de son incontournable maison d’édition « les éditions de Terran ». http://www.terran.fr/
Il a donc remplit parfaitement son rôle de défenseur et promoteur de la réhabilitation de cette plante bien mal aimée et oubliée en nous délivrant une foule d’informations pendant presque une heure et demie.
Conférence absolument passionnante qui a permis de très nombreux échanges avec le public avide de questions et qui a été illustrée par la projection du bonus du documentaire « l’ortie fée de la résistance » de Perrine Bertrand et Yan Grill.
Les différents usages et aspects de l’ortie furent abordés :
– les bienfaits de l’ortie pour le bétail
– la question de la piqure de l’ortie qui relève d’un phénomène d’allergie qui peut être très différent d’une personne à l’autre. (En cas de piqure, plusieurs plantes fraichement frottées peuvent calmer la douleur comme le plantain ou l’oseille)
– le purin d’ortie que l’on devrait plus exactement nommer extrait fermenté et non purin et qui agit comme stimulant.
– la législation avec la guerre à l’ortie
– la cuisine de l’ortie (conseil de Bernard pour la soupe, il faut jeter les orties à la dernière minute lorsque les pommes de terre sont cuites afin de préserver les précieuses vitamines.
– l’usage textile de l’ortie et de la ramie…
Sous le charme de cette incroyable plante, les participants se sont ensuite attablés pour un repas à base d’ortie concocté par le chef de Casa Poblano.
Au menu une excellente soupe d’ortie et une succulente quiche aux orties.
Merci à toutes et tous pour cette belle soirée qui ne manquait pas de piquant !!!
Quand l’ortie est jeune, la feuille est un excellent légume ; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre. Hachée, l’ortie est bonne pour la volaille ; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes. La graine d’ortie mêlée au fourrage donne du luisant au poil des animaux ; la racine mêlée au sel donne une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin que l’on peut faucher deux fois. Et que faut-il à l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe à mesure qu’elle mûrit, et est difficile à récolter. Voilà tout. Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent à l’ortie !
Victor Hugo Les Misérables 1,5,3
Recette du pesto d’orties
– un panier à salade (essoreuse) bien rempli d’ortie ou de feuilles d’ortie
– 100 ml d’huile d’olive (grosso modo une dizaine de cuillères à soupe)
– 100 ml d’huile de tournesol (grosso modo une dizaine de cuillères à soupe)
– 100 ml de vinaigre de cidre (grosso modo une dizaine de cuillères à soupe)
– 3 cuillères à café de sauce soja salé
– jus d’un demi-citron jaune
– 7 cornichons moyens
– 3 cuillères à café de capres
– 4 gousses d’ail
– 1 demi-échalote
– 2 cuillères à café de gros sel (gris de Guérande non raffiné si possible)
– 6 tours de moulin à poivre (mélange de 5 baies si possible)
– 2 cuillères à café de Gomasio (sinon graines de sésame blanc)
– 1 à 2 cuillères à café de graines de moutarde
Cette recette est librement inspirée des produits de Thomas le jardinier : http://www.thomaslejardinier.com/index.php/fr/
Tout d’abord repérer une station d’ortie saine, c’est-à-dire éloignée d’une route ou d’un champ qui subit des traitements chimiques. On ne prend pas les orties montées en graines.
L’idéal est de cueillir de jeunes pousses bien tendres. Dans ce cas, on coupe le haut de la jeune tige avec les 2-3 première feuilles. Idem pour les soupes.
Quand les orties sont bien hautes, on ne prend que les feuilles que l’on coupe au ciseau, la tige étant filandreuse et coriace. A ce stade, les orties sont bien plus amères.
Bien entendu la récolte se fait avec des gants.
Ensuite on plonge la récolte dans un évier rempli d’eau froide vinaigrée (vinaigre blanc) et l’on remue. Attention, l’ortie continue à piquer même sous l’eau (prendre des gants)
On égoutte la récolte et on remplit une essoreuse à salade au maximum. En essorant on retire un maximum d’eau.
Ensuite on met tous les ingrédients dans un mixeur. Pour les orties, il faudra les ajouter en plusieurs fois car tout ne tiendra pas.
On goute ensuite la pâte obtenue et l’on ajoute éventuellement un peu d’huile si elle n’est pas assez onctueuse (ou d’autres ingrédients selon les goûts de chacun).
On remplit un bocal, pas tout à fait à ras bord. On ajoute ensuite une couche de 1cm d’huile.
Le pesto doit toujours être couvert d’une couche d’huile qu’il faut compléter au cours de son utilisation, elle protège de l’oxydation et permet une conservation longue.
Pas besoin de stocker au frigo.
la mousse d’ortie
– un saladier bien rempli d’ortie ou de feuilles d’ortie
– 500 g de fromage blanc
– 200 g de tofu soyeux
– jus d’un demi-citron jaune
– 2 gousses d’ail
– 1 demi échalote
– sel
– poivre
– 1 botte de ciboulette
Mettre tous les ingrédients dans un mixeur et mixer.
La texture assez liquide demande à être un peu épaissie, peut-être avec un fromage de chèvre frais ou du soja.
le tsatsiki d’ortie
– un saladier bien rempli d’ortie ou de feuilles d’ortie
– 500 g de yogourt
– 200 g de tofu soyeux
– 1 concombre
– jus d’un demi citron jaune
– 2 gousses d’ail
– 1 demi échalote
– sel
– poivre
– 1 botte de persil plat
– 1 botte de menthe
Mettre tous les ingrédients dans un mixeur et mixer.
La texture assez liquide demanderait à être un peu épaissie, peut-être avec un fromage de chèvre frais ou du soja.
(et un ajout de recette – merci Vincent !)
Terrine d’ortie
Temps de préparation : 25 minutes
Temps de cuisson : 60 minutes
Ingrédients (pour 6 personnes) :
– 750 g d’orties (2 saladiers)
– 150 g d’oseille (1/2 saladier)
– 200 g de feuilles de blettes (1 saladier)
– 30 g d’huile d’olive (2 cuillère à soupe) ou de beurre
– 1 oignon
– 2 échalotes
– 1 tranche de pain de campagne émietté ou un bol de chapelure
– 3 œufs
– sel, poivre, muscade
Préparation de la recette :
Nettoyer les orties, l’oseille et les blettes en ne conservant que les feuilles.
Faire blanchir les feuilles d’orties et les blettes pendant 10 minutes dans l’eau bouillante, égouttez-les et pressez-les soigneusement pour faire sortir toute l’eau.
Passer au hachoir à viande les orties, les blettes et l’oseille.
Faites fondre les oignons et les échalotes dans l’huile d’olive, ajoutez les feuilles préparés, assaisonnez (sel, poivre).
Cuire en remuant jusqu’à ce que tout le jus de cuisson soit évaporé puis ajouter le pain finement émietté et hors du feu les œufs battus avec du sel, poivre et noix de muscade.
Remarque : à ce moment de la recette vous pouvez ajouter selon votre gout de la menthe, mélisse, thym, romarin, laurier ou toute autres plantes aromatiques.
Verser le tout dans un moule à cake huilé et faites cuire dans le four préchauffé à 180°C (thermostat 6) au bain marie pendant 1 heure.
Démoulez, servez chaud avec un coulis de tomates ou froid avec des cornichons, une sauce mayonnaise ou une sauce blanche.
merci pour ces recettes ! l’ortie est je crois aussi un aliment de choix contre l’arthrose, le problème étant comment les cuisiner ? il y a de quoi faire ici
A reblogué ceci sur LA SEMEUSE*.